Hiroshi est un jeune homme plutôt perturbé. Se désespérant de passer pour un type ordinaire, il ne trouve un équilibre et un confort qu’en discutant avec son amie. Oui, mais c’est une amie imaginaire. Pour le reste, il vit seul avec sa mère grabataire et une fiancée nymphomane qui se tape son meilleur pote presque devant lui. Revenu depuis peu du service militaire, il postule à un emploi bien particulier et pourtant très répandu : exécuteur suppléant de vengeance. Car dans cette société, où les forces armées sont toujours en guerre contre les états voisins, une personne peut déposer une demande de vengeance officielle contre un criminel. Engagé, Hiroshi va découvrir le métier auprès d’un fou furieux qui profite de sa fonction pour assouvir ses envies de tuer. Mais c’est sa patronne qui l’intrigue, car elle est l’exact sosie de son amie imaginaire…
Si le postulat de base et l’ambiance uchronique du récit où la société japonaise a dévié de la réalité en acceptant des mesures radicales rappellent une série comme Ikigami, l’ambiance y est bien plus noire et glauque. Fortement déconseillé aux plus jeunes, Freesia va beaucoup plus loin dans la violence, le désespoir et le sexe, avec des scènes très explicites. En contrepartie, Jiro Matsumoto développe pour l’instant peu le côté politique, se limitant à quelques révélations expliquant les raisons d’être du service qu’intègre Hiroshi. Le malaise est aussi renforcé par son trait, plus proche d’un crayonné poussé que d’un dessin définitif.
Etrange et malsain, ce manga est intrigant et plein de mystères qui ne demandent qu’à être exploités.