Fruits Basket
6.2
Fruits Basket

Manga de Natsuki Takaya (1998)

Un panier d’émotions à savourer… malgré quelques fruits trop mûrs

Avec Fruits Basket (1998), Natsuki Takaya nous offre un mélange inattendu de drame familial, de romance et de malédiction animale. Imaginez une jeune fille optimiste qui atterrit au milieu d’une famille hantée par les signes du zodiaque chinois et leurs dysfonctionnements relationnels. Ça aurait pu être un chaos total… mais c’est une alchimie délicieusement émotive, avec un zeste d’humour et une dose généreuse de larmes.


L’histoire suit Tohru Honda, une héroïne si gentille et pure qu’on pourrait presque la confondre avec un personnage de conte de fées moderne. Elle se retrouve à vivre avec les Sôma, une famille maudite où certains membres se transforment en animaux du zodiaque lorsqu’ils sont étreints par une personne du sexe opposé. C’est une prémisse aussi farfelue que charmante, qui ouvre la porte à des situations hilarantes… mais aussi à des drames intenses.


Tohru est le cœur battant de la série : son optimisme désarmant et sa gentillesse inébranlable font d’elle une héroïne qu’on adore soutenir, même si, parfois, son perfectionnisme unidimensionnel peut agacer. Heureusement, les Sôma, avec leur éventail de personnalités, viennent pimenter le récit. Yuki, le prince charmant un peu froid, et Kyo, le chat colérique mais au grand cœur, incarnent un duo de rivaux classique mais efficace. Et n’oublions pas Akito, dont la complexité fait passer les membres du zodiaque pour un groupe de joyeux lurons.


Graphiquement, Natsuki Takaya a un style délicat et expressif qui capte parfaitement les émotions des personnages. Les scènes touchantes sont sublimées par des dessins épurés, et les moments humoristiques explosent avec des chibis et des expressions exagérées qui allègent le drame. Cependant, certains arrière-plans minimalistes et un découpage parfois répétitif peuvent donner l’impression que la série repose un peu trop sur ses personnages pour porter l’histoire.


Ce qui distingue vraiment Fruits Basket, c’est son habileté à jongler entre légèreté et gravité. La série passe sans effort des quiproquos comiques à des révélations déchirantes sur le poids de la malédiction des Sôma et les cicatrices émotionnelles de chaque personnage. Mais cette intensité constante peut aussi fatiguer : on a parfois l’impression que le manga veut nous faire pleurer à chaque chapitre, et certains arcs dramatiques s’étirent un peu trop.


La romance, quant à elle, est au centre de l’intrigue, mais elle prend son temps pour se développer. Si la lenteur du triangle amoureux entre Tohru, Kyo et Yuki peut frustrer les plus impatients, elle permet aussi une exploration plus profonde des liens entre les personnages. Et puis, il y a ce subtil message sur l’importance de la résilience et du pardon, qui donne à l’histoire une résonance universelle.


En résumé, Fruits Basket est un shōjo qui sait mélanger la douceur, l’humour et le drame avec une rare finesse. Natsuki Takaya livre une œuvre qui touche le cœur, même si elle peut parfois donner l’impression de forcer un peu trop la larme. Un panier d’émotions à déguster, même si certains moments vous feront grimacer avant de fondre.

CinephageAiguise
8

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Créée

le 13 déc. 2024

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