Tête de Glantz

Gantz m'a toujours été recommandé par pléthores de gens. Je l'ai enfin lu, et, le tout étant assez frais dans ma tête, je ressens un besoin de préciser ce que j'en pense. Comme peux l'indiquer ma note, ce ne fut pas la grande révélation à laquelle je m'attendais. Il y a des spoilers pour ceux que ça dérange.

Premièrement, c'est un manga très long (383 chapitres = 37 tomes), qui aurait pu être beaucoup plus court. Le tout aurait pu tenir en 15 volumes bien écrits (un peu comme Inuyashiki, qui semble être une synthèse de Gantz dans ses thèmes). Le sentiment constant de manque de direction dans l'histoire est un gros défaut, et certains moments sont tout simplement époustouflants de stupidité (je pense aux vampires qui se téléportent dans la chambre de Gantz sans que personne ne réagisse). J'ai la sensation que l'auteur voulait y mettre tout ce qui le faisait marrer au moment ou il le dessinait ; la démarche d'inclure ce qui nous plait dans notre création n'est pas un problème en soi, quand c'est bien fait. La sensation d'un grand bordel naît à la fin de la lecture.

Cette sensation est aussi amplifiée à cause des personnages. Souvent détestables, pour leurs décisions ridicules, leur manque d'humanité (en tant que personnage écrit) et leur développement quasi inexistant, je ne me suis presque pas attaché à l'équipe qui survivra jusqu'à la fin. Aussi, il est difficile de passer à coté du traitement réservé aux personnages féminins, qui sont souvent réduits à un rôle de "badass" (je hais ce mot, mais il résume bien l'idée) sexualisée qui tombe amoureuse en 3 minutes du leader de groupe. Par exemple, la scène ou Kurono Kei couche avec une pseudo Lara Croft dans un couloir à coté de Gantz est lunaire.

Visuellement, le manga se tient sur la longueur. L'auteur explique que sa technique d'utiliser de la 3D comme base pour ses dessins donne parfois des résultats rigides et peu naturel, et je ne peux pas lui donner tort. Beaucoup de moment d'action sont assez confus, avec parfois des personnages aux mouvements étranges. Malgré tout, le manga est assez beau dans sa majorité. J'ai juste eu l'impression d'un gros "rien à foutre" à la fin, quand on est confronté à des modèles 3D pas retouchés, et assez laids.

Me viennent ensuite en tête plusieurs points marquants pour moi, sans ordre particulier.
- Expliquer d'où vient Gantz n'était pas une bonne idée : c'était très mal fait et l'idée d'aliens qui transmettent des données était intéressante, mais mal exploitée.
- Les pouvoirs de Gantz dans la diégèse semblaient changer tout le temps, et étaient trop puissants pour permettre à l'univers de rester cohérent sur le long terme. L'auteur était probablement bloqué par cette puissance, étant donné que la résurrection est pratiquement balayée dans le dernier arc.
- La partie avec les aliens était moins mauvaise que je ne l'imaginais lors de son introduction, mais restait égales au reste du récit en terme de développement. Les abattoirs humains étaient intéressants, juste assez présents pour laisser une impression de malaise durable. Malheureusement, ça n'a duré qu'un temps avant que l'ensemble ne parte en sucette.
- Les vampires qui débarquent en plein milieu du récit, et qui ne servent à rien.
- La propension de l'auteur à mettre du cul partout au lieu de développer une intrigue.

En conclusion, Gantz est un manga que je ne recommande pas, principalement à cause de sa longueur. Même si le style est intéressant, ce n'est pas non plus le plus beau. Les personnages ne rattrapent rien et la morale générale est assez simpliste. Le début est intéressant et laissait présager quelque chose de vraiment bien, malheureusement Hiroya Oku ne savait pas trop quoi faire avec son univers, et ça se ressent.