Pour les adeptes de meurtrier dans la montagne sous la neige...

Glacé est un ouvrage qu’on m’a offert à mon anniversaire. La couverture présente une voiture arrivant aux abords d’un bâtiment imposant à l’apparence inquiétante perdu dans un univers enneigé. Le sous-titre indique qu’il s’agit là d’une adaptation d’un roman de Bernard Minier, auteur dont je n’ai jamais eu l’occasion de lire d’ouvrage. Cet album est le fruit de la collaboration du scénariste Philippe Thirault et du dessinateur Mig dont je vais découvrir ici pour la première fois leur travail.

La quatrième de couverture présente les enjeux avec les mots suivants : « Dans les Pyrénées enneigées, les ouvriers d’une centrale hydroélectrique située en altitude découvrent le corps horriblement mutilé d’un cheval accroché à la falaise. La centrale est située à proximité d’un établissement psychiatrique où est enfermé le tueur en série Julian Hirtmann. Personne ne peut s’échapper de ce lieu de haute sécurité. Pourtant l’ADN d’Hirtmann est trouvé sur la scène de crime. Quelques jours plus tard, un autre meurtre rituel a lieu. Cette fois, la victime est un homme… »

Ce scénario se construit en utilisant tous les codes du thriller. Tout débute par un crime assez horrible. Il s’est déroulé dans un lieu relativement isolé. Ce sentiment est accentué par la météo très enneigée. À proximité se trouve cette clinique accueillant un patient des plus inquiétants. Tous les ingrédients sont réunis pour nous faire rapidement comprendre la thématique de l’histoire. Je dois avouer que la mise en place s’est avérée efficace et que je me suis rapidement immergée dans les pas des enquêteurs en quête de vérité…

Comment souvent dans ce type d’histoire, l’histoire se construit autour d’un héros, d’un suspect charismatique et de personnages secondaires. Cet ouvrage n’échappe pas à la règle. Il l’exécute avec talent. L’enquêteur se nomme Martin Servaz. Je le trouve très réussi. Il est sympathique, pourvu d’une certaine prestance. Il participe pleinement l’implication du lecteur dans l’histoire. Julian Hirtmann est un grand méchant très réussi. Il ne laisse pas indifférent et occupe pleinement l’espace à chacune de ses apparitions. Le fait qu’il soit enfermé dans un établissement médical ne fait qu’ajouter à son aura. Quant aux personnages secondaires, je vais vous en épargner la description. Ils sont loin d’être négligeables tant ils enrichissent la trame et apportent également leur lot de questions. Le travail graphique alimente la richesse du casting.

Les lieux font, de mon point de vue, incontestablement partie des atouts de l’histoire. Dès les premières pages, le lecteur découvre un univers isolé. Le sentiment d’être coupé du monde nait assez rapidement. Le climat enneigé accentue la rigueur de la région. En suivant les pas de l’enquêteur, on pénètre dans une communauté qui semble vivre en vase clos. Le lecteur peut se sentir oppressé ou observé. Le travail sur les couleurs monochromes accentue cette dimension sensorielle. Les décors sont particulièrement réussis. Le souci du détail et la richesse des angles de vue offrent un bel écrin à l’intrigue.

Le fait que cet album soit l’adaptation d’un roman se perçoit dans la construction du scénario. Le déroulé des événements est minutieux. Les indices se découvrent naturellement à un rythme maitrisé. Les pistes naissent. Les zones d’ombre se multiplient. Le suspense habite la lecture du début à la fin. La lecture s’avère assez captivante. La montée en tension est joliment dosée.

Pour conclure, Glacé est une belle découverte. Je me suis rapidement laissé prendre par l’atmosphère de l’histoire et me suis vite passionné pour l’enquête mené par le héros. Je conseillerai donc cette lecture pour les adeptes du genre. Je pense que chacun y trouvera son compte. En effet, le classicisme de certains ingrédients n’empêche pas la recette d’être goûtue et pleine de surprises…