Gonnard de Gon
Par Gon, je parle du manga Gon. À ne pas confondre avec Gon Freecss. Peut-être connaissez-vous beaucoup d'oeuvres portant sur la Préhistoire. Moi, ça n'est pas mon cas. De nom, je sais qu'il existe...
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le 5 oct. 2020
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Par Gon, je parle du manga Gon. À ne pas confondre avec Gon Freecss.
Peut-être connaissez-vous beaucoup d'oeuvres portant sur la Préhistoire. Moi, ça n'est pas mon cas. De nom, je sais qu'il existe un manga nommé Akû, le chasseur maudit. Je ne l'ai pas encore lu, mais étant sur ma liste de mes prochaines lectures, cela ne devrait plus trop tarder.
J'ai aussi vu le film 10 000. Gros navet, les réalisateurs n'ont plus aucune limite et se foutent totalement de l'histoire. Vive l'argent, la véracité du contenu passe après. En fait, oublions la, même, carrément. Les mammouths qui construisent des pyramides, vous connaissez ? Avec les hommes préhistoriques. Ça se déroule en même temps que le Seigneur des Anneaux, même que Thanos claque des doigts à un moment. Et les Power rangers sont arrivés pour sauver l'univers face à une armée d'EVA contrôlée par Dieu, oui ce même Dieu qui a malheureusement créé les humains en leur transmettant sa Gonnerie.
Désolé je m'emporte. Bref, tout ça pour dire que la Préhistoire, ça ne m'a pas beaucoup réussi.
C'est donc avec une certaine crainte que je prends dans ma main le premier tome de Gon. La couverture de la réédition n'étant pas très détaillée, tout laissez penser que ce manga serait enfantin, avec une bête histoire sur des dinosaures vivant au pays des bisounours. Disons que je m'attendais à un Kodomo.
Mais il faut savoir qu'on ne doit jamais juger un livre à sa couverture. Encore moins un manga (bon, en fait si, légèrement). Car, première page ouverte, l'incompréhension nous envahit face au dessin, d'une qualité si exceptionnelle que c'est à en crever les yeux. Que ce soit l'herbe, les feuilles, les animaux, le paysage, tout, absolument tout est là, à son importance, son identité. Les expressions des animaux, d'une finesse et d'une simplicité incroyable sont facilement comprises. Le réalisme, amalgamé à une goutte de fantastique, donne un univers majestueusement détaillé et précis. C'est le Berserk de la préhistoire. La plume de Masashi Tanaka, quelle beauté...
Gon, c'est tout Gon. L'histoire du dernier dinosaure ayant survécu à la célèbre comète. Un petit tyrannosaure, invincible, invaincu, surhumain (bon ce serait sur-dinosaure), la puissance, charisme, l'omnipotence incarné. Durant toutes ses aventures, il y aura lui, et il y aura les autres. Gon, le lion de la préhistoire, ou plutôt, Gon, l'humain de la préhistoire. Détruisant des forêts pour se construire sa maison, tuant les plus grands prédateurs d'un coup de mâchoire, régnant tout autour du monde. Gon le lion acariâtre, irascible, mais pas antipathique, car il saura dans ses aventures s'intégrer, se faire des amis, et même se créer une famille.
Gon lors de ses péripéties découvre son univers. Il visite, va, viens, essaye. Un coup un animal sera son ami, un coup il sera son ennemi. Un jour il grimpera en haut d'une montagne, un autre il dira bonjour à une araignée. Enfin bon, en tant que dernier dinosaure, faut s'occuper quoi.
Gon est partout et nulle part à la fois. On l'a vu dans la jungle, dans la savane, en Antarctique, dans le désert, sur une montagne, et même sous l'eau et sous terre. Un coup il est avec les pingouins, un coup il est avec les tigres. Son règne s'effectue aux quatre coins du monde, à toute altitude, à toute latitude, dans n'importe quel environnement. Là où vous êtes, Gon est déjà passé.
Malheureusement, ici est le principal défaut de l'œuvre. Gon a tout visité, et par conséquent chaque chapitre est différent du dernier. Aucun lien ne les relie, ni l'endroit, ni les animaux, ni le contexte. À part certains arcs un peu plus longs que d'autres, un chapitre représente une histoire. Donc aucune réelle intrigue, des personnages éphémères et sans développement, et ça c'est bien dommage. C'est d'ailleurs pour cette raison que ma note ne dépasse pas le 6 : je ne peux mettre plus pour une oeuvre sans histoire, nonobstant les graphismes et autres points forts de l'œuvre. Car bon, ce sont les personnages qui forment une oeuvre.
Mais surtout, Gon est, sera et restera silencieux. Tout comme ses confrères, personne, dans toute l'histoire, ne dira un mot. Le texte, Tanaka connaît pas.
Et l'habilité requise pour écrire une histoire sans parole est juste indescriptible. J'avais entendu dire qu'un jour un auteur a écrit un livre sans y intégrer la lettre "e". Là, on est au même niveau. Les graphismes sont tellement expressifs que le texte en deviennent inutiles. Les animaux parlent sans parler. Body langage, vous connaissez ? Joe Navarro, ça vous dit peut-être quelque chose. Et bien, les expressions sont faites de telle sorte à ce qu'un enfant de 3 ans puisse comprendre la trame, comme il n'y a pas besoin de lire.
Gon, c'est avant tout une comédie. Un manga drôle, qui m'a bien fait rire. Et l'humour passe par le dessin et les situations comiques : pas de blagues hors contexte ou désuètes, pas de bulles couvrant une moitié de case. Et quand on y pense, les mots auraient gâchés toute l'ambiance présente dans le livre. Gon, c'est muet, mais c'est maîtrisé.
Bon, Gon c'est sympa, très sympa. J'ai passé un bon moment à lire ses 7 tomes. Gon c'est prenant, c'est drôle, c'est beau. Ça se lit vite en plus, comme il n'y a pas de dialogues. Manque juste une histoire, une intrigue, et on serait passé à 9 ou 10. Finalement, ça n'est pas si mal, la préhistoire.
Fun : 7/10
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le 5 oct. 2020
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