Gotham central, c’est un peu la meilleure série policière en comics. On y suit deux équipes de la police de Gotham via le prisme de leurs enquêtes mais aussi via celui de leur quotidien, au bureau ou en famille. C’est Ed Brubaker au scénario qui mène, d’une main de maître, deux épisodes sur trois dans ce volume. Ah, et : Brubaker est un génie.. Je l'aime.
Je vous conseille d’ailleurs d’aller jeter un oeil aux quatre tomes « Ed Brubaker présente Catwoman » parus chez Urban Comics, car comme pour Gotham central, il dépeint les rues de Gotham avec un réalisme époustouflant de noirceur, de crasse et de corruption.
Entre polar des années 50 et thriller contemporain
Simple et efficace, pile ce qu’il faut pour ne jamais décrocher de cette ambiance passionnante. Au menu de ces deux premières histoire, le besoin de vengeance et de vérité d’un flic qui vient de perdre son coéquipier, et une investigation sur le meurtre d’un jeune fille.
La dernière histoire, de loin la plus impressionnante et poignante, est écrite par Greg Rucka. Ici on y parle du coming-out forcé et douloureux de Montoya, et de sa descente aux enfers lorsqu’elle se retrouve mêlée à une histoire de meurtre.
Coté dessin on a le trait parfait de Michael Lark. Sobre, expressif, et qui malgré la multitude de personnages, réussi à tous nous les faire reconnaître. Ses cases sentent le pulp à plein nez, nous plongeant un maximum dans cet univers quasi intemporel, entre polar des années 50 et thriller contemporain. Simple et efficace, pile ce qu’il faut pour ne jamais décrocher de cette ambiance passionnante.
Le polar ULTIME (méga cool et tout)
Comme vous vous en doutez, j’ai adoré Gotham Central. Ce fut une découverte pour moi, et je ne regrette absolument pas de m’être battu avec trois mecs dans la librairie pour leur arracher le dernier exemplaire avec les dents. J’ai du le lire d’une traite. A chaque fin de chapitre j’avais l’impression de me retrouver devant mon ordi à hurler « ENCORE UN » à chaque fin d’épisode de Game of Thrones. Impossible de refermer le comics.
Les enquêtes sont tellement bien menées et écrites qu’on ne connait vraiment le pourquoi du comment de la chose qu’à la fin. Les personnages sont traités sans concession, ils en bavent autant physiquement que moralement.
Pour une fois, on vit Gotham à échelle humaine
Vous allez me demander quelle est l’intérêt de parler de Gotham, si on ne parle pas de Batman. Et bien il est là. Tout comme ses ennemis.
Et ce qui est génial, c’est de voir Batman de l’extérieur, en filigrane. On ne le suit jamais lui, en tant que héros, mais l’on observe au travers des yeux des policiers de Gotham. C’est vrai, on ne se pose jamais vraiment de questions importantes quand Batman va affronter un méchant : c’est Batman, il va le défoncer, on le sait. Mais lorsqu’un flic se retrouve face à face avec un Mr Freeze ou un Double Face, qu’on le vit au travers de ses yeux, on n'appréhende plus le récit de la même manière. Pour une fois, on vit Gotham à échelle humaine et les menaces se font réelles.
Si vous aimez le polar, les enquêtes tordues, les rebondissements, les personnages charismatiques, attachants, réalistes, si vous aimez les caméos qui font sourire, et, surtout, l’univers de Batman : alors pas d’hésitation. Dépensez tout votre argent.