Un comics mordant (pire jeu de mot du monde)
Je ne connaissais John Layman qu'à travers le Marvel Zombie vs Army of Darkness qui était déjà très fun même si particulièrement fan-boys. Je voulais donc voir comment il arriverait à se débrouiller sur une on going. Et le bougre s'en sort avec les honneurs, vous connaissez tous le pitch et je ne suis donc pas obliger de redire que le concept est très original. Il aurait pu baser toute sa série sur un concept (ce serait pas la première fois que l'on voit ça) mais Layman arrive à créer un univers particulièrement délirant où par exemple les poulets sont bannis du sol américains et une prise d'otage est sabordée grâce au formidable discours d'une critique culinaire.
Les premieres pages augurent une dynamique sur un duo grosse brute et petit cerveau bien rodé mais on se retrouvera vite avec un changement de casting pour opter sur un tandem Maitre/Eleve, un patron qui tape sur les nerf et des aventures qui amèneront nos détectives dans des bouibouis macabres ou dans un observatoire en Russie.
Le cliff de fin nous rappelle que nous sommes dans un univers où les personnages ne sont pas bons ou mauvais mais qu'ils évoluent pour atteindre des buts qui leurs sont propres qu'importe les méthodes employées.
Le tout est servi par des dialogues bien écrit qui peuvent rappeler du Bendis dans ses meilleurs jours.
Le script est illustré avec réussite par Rob Guillory, qui pour son premier job dans l'industrie m'a complètement bluffé. Cartoony en restant élaboré (grace à un trait fin et simple) il peint des personnages très expressifs et retranscrit une impression de mouvement (car Chew ne manque pas de son quota de baston) très dynamiques. Il construit magnifiquement ses planches et se permet quelques fantaisies comme des répétitions de cases. Ceux qui ont apprécié les couvertures (qui sont effectivement de lui) tomberont tout de suite amoureux de ce dessinateur. La colo colle parfaitement au dessin puisque Guillory assure lui même celle ci.
En résumé, dessin=bon, histoire=bonne, dialogues=bons donc tout est bon dans le Chew.
Avec un prix rendant la chose indispensable (7€ sur Amazon.fr), Chew est le creator owned de l'année.
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