Jeph Loeb et Tim Sale, c'est un duo qui a marqué durablement l'histoire des comics, en particulier avec leurs légendaires The Long Halloween et Dark Victory. Chez Marvel, ils ont livré la fameuse trilogie des couleurs, avec Daredevil: Yellow, Spider-Man: Blue, et ce Hulk: Gray (il y a aussi eu plus récemment Captain America: White, qui est un petit peu à part). L'idée étant à chaque fois de confronter les héros à des épisodes traumatisants de leur passé.
Bruce Banner, encore et toujours en fuite, est de passage au cabinet de Doc Samson. Son vieil ami lui propose alors une séance de thérapie psy, et Banner se met alors à évoquer l'époque où il est devenu Hulk, dont quelques épisodes connus de lui seul...
Comme dans les autres épisodes de cette trilogie, Jeph Loeb propose un récit fortement teinté d'analyse psychologique, tout en proposant une continuité entre le style de l'époque et le style actuel. Pourquoi Hulk n'est-il plus gris ? Comment se fait-il que, malgré la déferlante de violence qui accompagne la créature, il n'ait pendant des années tué personne, même accidentellement ? Ces choix éditoriaux sont adressés et intégrés dans l'univers de Hulk par l'auteur. Si Hulk: Gray manque un peu de subtilité par moments, ça reste sans hésitation du bon Jeph Loeb. Cela constitue en outre une excellente séance de rattrapage pour les personnes moins familières avec les débuts du personnage.
Et que dire des superbes planches de Tim Sale, aussi magnifiques que d'habitude ? Le dessinateur au trait caractéristique déploie tout son art pour donner vie à ce personnage monolithique. Ca pourrait être juste un artbook que ce serait amplement suffisant.
Définitivement une belle mini-série, presque sans surprises, certes, mais clairement plaisante.