Une lecture bien singulière que ce Grumf.
Le pitch est très intéressant : postulat d’une société qui accepte de concert une décroissance mondiale.
La grande originalité vient du traitement graphique, avec une décroissance physique des dessins qui se font très progressivement, de plus en plus dépouillés, je n’avais jamais vu ça.
C’est une BD assez courte (trop à mon sens) qui ne fait qu’effleurer cette uchronie loufoque au regard de notre monde contemporain, bien que souhaitable dans certains aspects.
On est sur un scénario de vie quotidienne réaliste qui nous fait vivre cette régression sociale, devenant de plus en plus cocasse. Le ton devient clairement absurde au fil de l’eau, les transitions vers cette régression manquent de cohérence jusqu’à devenir ridicules (l’âge de pierre sérieusement ?).
Je trouve cette approche de l’absurde décevante tant le concept aurait pu être posé plus sérieusement devant un sujet qui nous concerne autant. Le message de la transition écologique est un peu sabordé par ce déroulement peu enviable tel qu’il est conté.
Mon attente est celle d’un adulte qui voulait une œuvre propice à la réflexion, le public visé est plus juvénile, dans ce cas, ça se défend, et il faut prendre ça comme un petit divertissement sympathique mais pas mémorable.
Je retiens donc surtout la forme très expérimentale de cette BD dans mon appréciation.