Considérons que c'est ma façon à moi de fêter l'Appel du 18 juin : immersion visqueuse dans une guerre dégueulasse, quasiment la mère de toutes les guerres, celle de 14, à travers le sort peu enviable des "gueules cassées". Notre jeune idéaliste de 22 ans perd un bon bout de visage à cause d'une grenade allemande et le voilà confronté à un conflit qu'il n'avait pas envisagé (jeu de mots involontaire!), contre l'image qu'il avait de lui. Mais le jeune homme est brave et il a l'humanité chevillée au corps, ce qui ne lui fait pas que des amis. Malgré tout, le sort s'acharne à faire de lui le symbole parfait de toutes les inepties entrainées par une guerre. La fin de ce tome n'a rien à envier aux grandes sagas tragiques qui ont marqué le XXe siècle. Rien de mieux qu'un héros bien poissard pour cristalliser la compassion du lecteur, c'est imparable. Mais quand même, là, c'est vraiment pas de bol. Il va me falloir une glace à la menthe et aux pépites de chocolat pour me changer les idées.