L'odeur des abysses
Et si les Mayas avaient raison ? Que la fin du monde était advenue en 2012, qu’elle n’avait cependant fait que commencer à cette date ? Pas que je sois superstitieux, mais y’a des faisceaux d’indice...
le 27 oct. 2024
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Junji Ito est le maître dans son domaine. Rien ne sert de dire que Gyo fait parti de ces œuvres morbides et insensées qui font pourtant le charme des Eroguros quand on voit le manga signé de sa plume. C’est fou, dégoûtant, mais pas gore inutilement. En fait, l’immoralité présente dans cet œuvre est un choix maîtrisé. Alors on s’y fais vite et on plonge plus ou moins aisément dans cet atmosphère horrible rempli de poisson et d’instrument à pattes pointues.
Gyo, literrallement « poisson » en Japonais, commence en présence d’un jeune couple en vacance à Okinawa. Quand les tourtereaux s’engueulent après une virée en bateau - ou Tadashi aperçu une « chose » habile dans l’eau - Kaori, la jeune fille, part furieuse se promener pour se changer les idées. Néanmoins elle ne se serait pas doutée qu’elle rencontrerait la même bestiole (encore invisible pour le lecteur) que son copain. A partir de ce moment, une drôle d’odeur inonde leur paysage et en fait de même pour nous qui lisons les pages, car une sorte de miasme est dessiné vaguement pour représenter cette odeur nauséabonde. Le couple se rabiboche donc après cette frayeur, mais n’est pas au bout de ses surprises parce que désormais l’horreur est proche d’eux, une phobie qui hantera les narines de Kaori plus que quiconque et deviendra la base de l’histoire : des poissons avec des pattes.
Oui c’est absurde et pourtant ça fait son effet parce que les dessins sont détaillés et effrayants. On observera plusieurs espèces maritimes, certaines plus féroces que d’autres d’un autre œil. Même de simples thons auront l’air immondes avec quatre pattes qui sortent comme de l’estomac alors imaginez un requin avec les boyaux à l’air qui bouge ou même un calamar qui peut se mouvoir comme un chien sur terre ferme... En plus Junji Ito a des traits très particulier qui renforcent la folie de ce qu’il dessine et rend ses créations très réaliste. Personnellement j’ai adoré voir grandir l’ampleur de la situation en tournant les pages. Je vous ai parlé du miasme qu’on voyait un peu au début non ? Et bien plus on avance, plus les cases sont grasses et remplies de lignes, de nuages noirs et même les personnages qui reviennent souvent gagnent en traits (à défaut de leur humanité) avec des cernes et autres preuves de fatigue.
Il faut savoir à quoi s’attendre avant de se lancer dans Gyo (comme dans les autres œuvres eroguro finalement). Âmes sensibles s’abstenir parce que plusieurs passages sont chauds et non censurés, mais gardez en tête que c’est toute la base du genre. De plus ce n’est pas le manga le plus choquant que j’ai lu, je l’ai même trouvé assez soft par rapport à un Spirale ou Tomié où tout est dans l’abus total. Je dirais même que Gyo est un bon manga pour entrer doucement dans ce genre avant de passer aux choses sérieuses. Je ne sais pas si dans la version Française il y a des histoires supplémentaires (comme j’ai lu un tome deux en un avec deux bonus en polonais), mais c’était clairement deux petites histoires intéressantes et ingénieuses (celle du mari qui devient le pilier de la maison, et des cavités en forme humaine...) que je vous conseille aussi de lire !
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le 25 sept. 2018
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