Si il fallait retenir un élément clé de l'efficacité de l'horreur dans les récits de Junji Itô, ça serait bel et bien cette aisance à travestir et transmuter des éléments du quotidien pour en faire des éléments horrifiques absolus. Le problème avec Gyo étant que l'horreur.... est ici mécanique et tangible. Aucune transmutation ici, mais bel et bien des machines permettant à des animaux en tout genre de se déplacer sur des systèmes mécaniques sophistiqués.
Si d'abord, l'horreur vient des eaux profondes avec ses cohortes de poissons cadavériques déferlant sur les plages, le récit opère rapidement un changement pour instiller du body-horror et du bio-mécanique assez gore. Mais cela ne suffit pas à rendre Gyo captivant, tant l'horreur est ici palpable et ridicule (une bactérie donnant des gazs par tout les orifices ? Sérieusement ?)
Le trait est toujours efficace, mais est à des lieux de performances plus impressionnantes de la part du bonhomme, et on ne parvient aucunement à être effrayé par Gyo, le rangeant à mon sens dans les œuvres les moins importantes de Junji Itô.