Heil Hydra !
Je suis fan de Nick Spencer ! J’adore Captain America ! J’attends avec impatience, une très grande impatience, Secret Empire. Autant dire que ce titre Steve Rogers Captain America est un...
le 2 mars 2020
Comics de Nick Spencer, Javier Pina et Jesús Sáiz (2016)
Au début de son run, Spencer annonçait l'Hydra morte. Couper une tête, deux repousseront, car la haine perdura aussi longtemps qu'il y aura des hommes pour exploiter la misère et le désespoir. Ainsi, il nous présente l'Hydra moderne, directement inspiré de DAESH, recrutant sur internet, parmi les citoyens locaux. Des jeunes, des marginaux qu'ils forment, embrigadent avant de les renvoyer chez eux avec un but… un but et aussi une bombe collée à même leur corps.
Crâne Rouge propage la bonne parole, la promesse d'un monde meilleur. Leader suprême galvanisant ses fidèles, il possède deux armes mortelles à sa disposition: le cerveau le plus puissant du monde d'une part, un cube cosmique qu'il élève façon jeunesse hitlérienne de l'autre. Et pourtant, plutôt que s'octroyer une victoire facile dans un assaut frontal, il souhait voir l'occident des super-héros et de la liberté être anéanti de l'intérieur.
Voilà le vrai contexte du "Heil Hydra" qui avait tant fait polémique, voilà l'idée géniale de Spencer qui nous confronte à un terrorisme de l'intérieur reflet de notre monde, mené en outre par le drapeau même des Etats-Unis. Poussant le sadisme, il pervertit même le gimmick de Remender qui incluait énormément de flashbacks du jeune Steve Rogers dans ses épisodes, nous racontant ici l'embrigadement du "nouveau" et "meilleur" Rogers
Ces épisodes réhabilitent au passage Standoff aka Welcome to pleasant hill aka l'affrontement. Après trois premiers épisodes que je trouve personnellement d'excellente facture, Spencer se livre au délicat exercice du tie-in à Civil War II. J'ai trouvé qu'il s'en sortait plutôt bien. On perd en rythme, on a besoin de connaître l'event pour s'en sortir, mais les enjeux restent bien posés. L'abscence total d'empathie pour le personnage central si ressent peut-être davantage, là où hors de Civil War II, cela se compense largement par l'affection qu'on connait pour les héros non pervertis.
Tout au long de ce premier tome, Spencer jongle au passage habilement entre l'humour et l'horreur tragique associé aux événements. Le discours de Zemo aux troupes de sa nouvelle Hydra c'était pépite, Crâne Rouge qui éduque une petite fille c'est aussi incroyablement drôle. Bataglia est d'ailleurs un lieu très adéquat à ce genre de récit qui surf sur la mince ligne entre le super-héroique léger/comique et l'espionnage plus froid et réaliste.
Au niveau graphique, rien d'extraordinaire mais j'ai franchement apprécié tout au long de la série le genre graphique qu'elle s'est donnée. En particulier au niveau des couleurs, les gris des flashbacks très marquants, de même la forme/texture des visages assez singulière.
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Créée
le 1 mars 2021
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