Hakaiju est un manga qui s'inscrit dans le genre survival tout ce qu'il y a de plus classique. Ce qui n'est pas vraiment un problème s'il s'agit de votre introduction au genre, mais qui ne propose malheureusement rien de franchement original pour que l'histoire puisse tirer son épingle du jeu. Il n'y a rien de mauvais dans ce manga, mais rien de vraiment bien non plus. Les personnages principaux sont des personnages que vous reconnaîtrez facilement tant ils sont calqués sur tout ce que l'on connaît dans le manga shonen contemporain à cette oeuvre. On pourra rétorquer que c'est afin de laisser plus de places aux personnages secondaires qui sont un peu plus farfelus et, par conséquent, plus intéressants, mais il est difficile d'avoir une attache particulière pour ces personnages et de se sentir impliqué lorsqu'ils sont confrontés à des situations violentes.
En parlant de violence d'ailleurs, si vous appréciez le gore, alors vous serez servi avec Hakaiju, tant les monstres se donneront à coeur joie pour étriper, éviscérer ou encore dévorer leurs victimes et les personnages que l'on nous introduit avant que... COUIC ! Par ailleurs, à force d'user de cette mise en scène, on se rends rapidement compte que l'auteur, Shingo Honda, ne mets jamais vraiment en danger ses personnages principaux et sont systématiquement sauvés in extremis alors que n'importe qui d'autre, dans la même situation serait mort. Cela ne poserait pas de soucis, si ce sauvetage mettait en lumières les forces et les caractéristiques de ses personnages principaux, mais à force d'user de Deus Ex Machina, on a plutôt l'impression que l'auteur ne tiens absolument pas à mettre aux rebuts ses personnages préférés, juste... Parce que !
Autres stars de ce Hakaiju, ce sont les monstres, qui ont un design fort référencé à ce que l'on a pu voir chez Go Nagai par exemple (essentiellement dans Devilman). C'est avec un certains plaisir que l'on découvre les premières monstruosités qui mettent à mal l'humanité, mais très rapidement (au bout de 3-4 tomes) les designs commencent à se ressembler et à nous lasser. Dommage, d'autant plus que l'auteur semble s'être creusé la tête sur un écosystème de ces fameux Kaiju.
Les rebondissements ne surprennent jamais le lecteur, et suit sagement le carcan du survival. Il en ressort alors une expérience tiédasse, pas franchement engageante, mais qui se laisse lire et qui peut être une honnête introduction au genre du survival mais qui n'en sera jamais une référence. Seuls les treize premiers tomes, composant la première "saison" de Hakaiju seront traduit en français, mais au vu de la qualité globale de l'oeuvre, la traversée de l'océan pour atteindre notre vieux continent ne semble pas franchement nécessaire. Quoiqu'une traduction espagnole de la seconde "saison" semble être en vente sur Amazon pour les plus motivés...