J'attendais ce petit one-shot avec une sacré impatience parce que j'adore quand on mélange vie banale de tous les jours et univers super-héroïque. Y a toujours ce contraste, ce décalage, entre aventure épique et flamboyante et le quotidien le plus basique qui rend tout absurde et qui met fait marrer.
Donc ici c'est très simple, on suit le quotidien d'un agent de l'Hydra, Hank Johnson. C'est un quarantenaire qui essaye de vivre tranquillement avec sa famille, mais il y a le boulot qui lui demande beaucoup de temps, sa femme qui aimerait qu'il s'implique plus à la maison, une réunion chiante à faire pour l'école des enfants...
C'est vraiment la vie banale d'un américain mais ça devient drôle par tous les décalages. Les grands cadres de l'Hydra utilisés à contre-emploi, comme voir Zemo en costard à un enterrement dans le coin d'une case, le fait que tout le monde dans cet univers semble avoir bossé pour des organisations de vilains, que les mecs du SHIELD et de l'Hydra puisse se côtoyer comme si de rien était dans la vie de tous les jours en sachant très bien qu'ils sont dans des camps adverses (et ils ne se le cachent pas), les discussions banales pendant une réunion de l'Hydra où l'on explique un nouveau plan... C'est là que l'absurde naît et que le comics devient drôle.
Surtout sous les dessins de Michael Walsh sont parfait pour retranscrire parfaitement la banalité. C'est un style très simple, très élégant, sans grandiloquence, avec des personnages expressifs. Hank et sa femme sont des quarantenaires classiques, qui ont pris un peu de bide mais qui ne sont pas des caricatures non plus. En plus, les couleurs de Matt Wilson donnent une très belle atmosphère à l'ensemble. C'est vraiment très très bon graphiquement.
Notons qu'il n'y a pas non plus que le décalage absurde pour faire rire dans ce one-shot, on a aussi quelques gags plus classiques de temps en temps, qui fonctionnent eux aussi très bien et qui achèvent de ce one-shot une réussite. David Mandel a mis pleins d'idées sympas dedans, et le format très court évite de tirer trop sur la corde. Du coup oui, on s'est attaché à Hank et on aimerait bien en lire plus, ne serais-ce qu'une mini ou en guest d'une série de Nick Spencer, mais en même temps, c'est également le format one-shot qui permet d'avoir juste un concentré de l'idée, qui rend cette histoire si réussie.
Un très bon one-shot si vous aimez, comme moi, ce genre de délire.