Happy! est un manga quelque peu incongru dans la bibliographie de Naoki Urasawa. Lui qui est connu pour ses mangas au ton noir, abordant le thème de meurtres exécutés de sang froid et plus encore... Alors forcément quand Happy!, manga portant sur le tennis sort dans notre belle contrée, on est en droit de se poser des questions !
On y découvre donc l'histoire de Umino Miyuki, orpheline qui veille sur ses trois frères et soeurs cadets comme une mère, vivant avec de très faibles revenus. Un jour elle apprend que son frère a engrangé une dette colossale auprès de méchants mafieux pas beau, elle décide alors d'exploiter son talent naturel pour le tennis afin d'amasser la somme nécessaire mais son terrain sera semée d'embûches, entre autre par la vile Choko Ryugasaki, qui ne manquera jamais une occasion de mettre des bâtons dans les roues de notre pauvre héroïne, ou encore Utako Ohtori, qui malgré son aide salutaire dans l'entraînement de Miyuki va l'amener à bout de nerf, ou encore les mafieux qui n'en perdent pas une pour essayer de piéger la jeune fille afin de la livrer en pâture au boss...
Heureusement, elle peut compter sur sa petite famille, et sur ses amis, le beau Keiichiro Ohtori qui rend folle toutes les filles, la forte Kikuko Kaki, toujours prête à pencher son épaule pour Miyuki et enfin, mon personnage préféré, Junji Sakurada, un des mafieux qui ne peut s'empêcher d'aider l'héroïne, étant pris d'affection pour elle...
À première vue, ça ne fait pas très envie hein ? En plus, au début du manga, le dessin de Urasawa est encore hésitant et certains des personnages sont tout simplement moches... Mais grâce à ses talents de narration, le mangaka nous tient en haleine et finit même par nous rendre complètement baba de l'histoire !
TOUS les personnages sont truculents, et après une demi-douzaine de tome, ils révèlent même une profondeur émouvante, cachée sous une tonne de cliché gnangnan. Parce que ouais, Urasawa pioche allègrement dans les codes du shojo pour ce manga atypique. C'est simple, tout le monde est secrètement amoureux de tout le monde ! Mais traité avec le sublime humour du nouveau maître du manga, ça n'en devient que plus délicieux.
Par contre le thème du tennis est assez secondaire. Bien sûr on a un sempiternel speech sur l'effort mais ça n'occupe au final qu'une place mineure dans le récit. Ce qui est plutôt dommage, car malgré mon aversion pour ce sport, les matchs sont des moments intenses, et toujours plein de surprises !
En bref, Happy est un de mes gros mangas coup de coeur, qui tape, marche et fait rêver. Ne vous fiez pas à son apparence, une fois qu'on y a goûté, impossible d'en revenir !