Harley Quinn est un personnage unique en son genre dans l'histoire de la BD super-héroïque américaine. Tout droit sortie de la célèbre série animée Batman des années 90, elle a vite été adoptée par les fans de la franchise et l'opération estivale d'Urban Comics qui propose des comics à bas prix était une bonne occasion pour moi de découvrir ce qu'elle pouvait donner en BD.
Je suis un peu mitigé quant à l'écriture du personnage dans le sens où moralement elle n'est pas une méchante à proprement dit. Pour qu'elle cogne il faut la chercher, même si elle est un peu sadique sur les bords, et elle a un côté très girly cliché qui ressort de ce tome (qui compile plusieurs numéros de la série Rebirth) avec ses nombreux animaux. Même sa relation avec Ivy relève plus du fantasme masculin de voir une fille un peu mignonne sortir avec une autre fille. Je suis un peu perplexe aussi sur le côté "crade" d'Harley Quinn. C'est une BD où ça parle beaucoup de caca et de puanteur, je ne pige pas bien cette obsession mais bon, elle n'est pas gentille donc elle ne se douche pas tous les jours, comme pour affirmer qu'elle est vraiment trop rebelle la Harley.
Mais tout ça c'est de la morale, c'est mon interprétation des choses et ça ne vaut rien. Intéressons-nous donc à la BD en elle-même. J'ai été ravi de découvrir des personnages que je ne connaissais pas, l'espèce d’œuf et Redtool notamment (on dirait un Deadpool inversé créé pour DC mas bon). Ce qui est bien avec cette BD c'est que tout s'enchaîne très vite sans être précipité : c'est toujours amusant. J'ai beaucoup aimé le mini-arc où elle s'infiltre dans le milieu Punk ou encore cette introduction assez folle avec des extra-terrestres. Ça ne mènera pas à grand chose si ce n'est de la castagne, mais il y a quelque chose de jouissif à lire ça. Les dessins sont plutôt corrects, et surtout cette compilation de numéros mène à des révélations liées au Joker, ce qui est toujours appréciable.
Ce n'est pas du grand art, mais en tant que comics, ça fait très bien l'affaire. En plus on peut attaquer ça sans pré-requis particulier, on a pas la sensation d'avoir loupé un épisode ou de débarquer au milieu de quelque chose.