Après la sortie du film Constantine, quand j’avais découvert dans les bonus du DVD que c’était l’adaptation d’un comic book, j’avais voulu lire du Hellblazer. Mais à l’époque c’était difficile de lire les albums édités en France par Toth, et j’étais allé acheter des comics en VO chez Album. Je n’y connaissais rien en comics, et j’avais essayé d’acheter des numéros qui se suivaient pour avoir une histoire complète. Le mieux que j’avais pu faire, c’était de réunir les 4 premiers numéros du spin-off en 5 parties sur Papa Midnite.
Ayant le film pour unique référence, je pensais que c’était un personnage important… aujourd’hui, j’ai lu une vingtaine d’albums d’Hellblazer, et je n’ai vu Midnite que vite fait dans les premières histoires.
Mais la mini-série Papa Midnite a été faite uniquement pour capitaliser sur la sortie du film, elle a été créée la même année, et le look du protagoniste a été modifié de sorte à se rapprocher de celui du film (ce qui trouve une justification bidon dans le comic).
Alors je n’avais pas l’intention de me repencher dessus, tant pis si je n’avais jamais lu la fin de l’histoire… mais un vendeur de merde sur Amazon s’est trompé dans ma commande, et j’ai reçu ça à la place de Setting sun… donc tant qu’à faire…


Je ne me souviens même plus quelle place avait Papa Midnite dans les comics que j’ai lus, mais la quatrième de couverture évoque "one of John Constantine’s greatest enemies"… alors que dans le film ils étaient plutôt alliés.
Le comic prend tout de même la peine de définir le personnage pour les néophytes, sans se montrer trop lourd. On voit Midnite comme un équivalent du Parrain, qui contrôle les activités criminelles à New York, et rend service à ceux qui sont dans le besoin, en échange d’une dette… sauf qu’il emploie la magie.
On explore ensuite son passé, 300 ans plus tôt, toujours dans la même ville, où il habitait étant enfant, avec sa sœur sur laquelle il veillait après la mort de leur mère. Il faisait déjà usage de la magie, mais de la même façon que John Constantine en fait : de sorte à duper les gens, les arnaquer, pour assurer sa survie.
Mais Midnite et sa sœur étant noirs, je me demande comment il est possible pour eux de vivre indépendamment, de circuler en habits de nobles à la vue de tous… tandis que d’autres gens de couleur sont encore esclaves…
On ignore également comment le héros a obtenu ses pouvoirs, ou ce qu’ils lui permettent de faire ou non. On dirait qu’il peut faire pleins de choses, en fonction de ce qui arrange l’auteur, alors que ce dernier cherche à d’autres moments à montrer que les pouvoirs de Midnite sont limités. Ca fait bizarre de voir le héros faire apparaître des visions diverses, changer l’apparence d’autres gens, mais faire appel à un stratagème pour vendre une poudre soi-disant magique, mais sans efficacité, à certains de ses "frères", mettant ainsi leur vie en péril.
C’est dans les conséquences de cet acte que réside l’origine de son immortalité, qui n’est non pas un don mais une malédiction venant de ceux qu’il a trahis.
Ce qui n’est pas cohérent toutefois, c’est que Midnite est enfant lorsqu’on le maudit, on le retrouve adulte, dans la trentaine, quelques années plus tard, et il en reste à ce stade jusqu’à notre époque…
Apparemment, tant que les noirs seront persécutés par les blancs à New York, Midnite ne peut mourir.
C’est un bon principe, mais la lutte de Papa Midnite pour son peuple a fini par me désintéresser complètement, parce que les tenants et aboutissants de son plan restent vagues.


On croise également les ancêtres de Constantine, mais eux on ne prend pas le temps d’expliquer qui ils sont, leur place dans l’intrigue est floue, ils apparaissent comme des escrocs qui servent de comic relief, et apparaissent juste par intermittences. Mais du coup, leur sort importe peu, alors qu’on veut en faire un enjeu à un moment.
En parallèle, au présent, tandis que Midnite accompagne un fantôme lui faisant revivre son passé, il est suivi par deux gangstas qui veulent le voir disparaître. Ils font appel à Constantine, mais tout ça ne sert qu’à lui faire faire une apparition dans le récit. Sa présence ne sert à rien, et il disparaît de l’histoire sans avoir rien fait.
Le dessin est sympa en tout cas, il y a un seul artiste, mais on dirait que son style s’adapte à l’époque représentée. Ou alors c’est juste moi qui me fait des idées.


Un album pas bien prenant, même si on aurait pu s’attendre à pire d’une mini-série créée essentiellement pour des raisons commerciales.

Fry3000
5
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le 7 mai 2016

Critique lue 224 fois

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