Un peu déçu de cette suite.


C'est l'intrigue qui m'a semblé n'avoir rien à voir. Autant Van Hamme prenait soin à démolir le mythe du héros dans le premier volet (sans complètement réussir, l'acte de Gray reste héroïque) autant il fait l'inverse ici, flanquant des relents d'héroïsme dans tous les survivants que l'on suit. Soit, en soi ce n'est pas trop grave, juste un peu surprenant. Ce qui est plus problématique, c'est que l'intrigue soit si bavarde : tout se met en place difficilement, une bonne partie des dialogues - des précisions - ne sont pas très utiles, freinent la narration, cassent le rythme de l'aventure. D'ailleurs on ne se sent pas dans une aventure, juste un voyage touristique un peu glauque (ben oui, c'est pas vraiment ce qui est recommandé dans les agences). La fin ennuie à cause d'une accumulation de coups de théâtre dont on aurait pu se passer. Et puis même, quand on y réfléchit, y a des trucs un peu incohérents ou bidons, notamment en ce qui concerne l'identité réelle d'un des personnages morts dans le premier tome (ça ne tient pas debout, encore moins la manière dont il a caché les documents...).


Le dessin sauve un peu les pots même si je préfère le réalisme plus rigoureux du premier tome au semi-réalisme de ce tome-ci. N'empêche qu'il y a de belles compo, quelques belles utilisations du noir et blanc, des décors super bien foutus et surtout une mise en couleur assez bluffante (comme quoi l'aquarelle c'est bien). Les personnages ont de bonnes tronche,s mais il y a un côté simplifiés qui ne m'attirent pas autant que lorsque le dessinateur fait l'effort de creuser les visages. D'ailleurs c'est un peu bizarre, par moment l'auteur se le permet et à d'autres non (c'est principalement lié à la valeur de plan, mais quand même ça manque d'homogénéité tout ça).


Bref, le récit se laisse suivre parce que Van Hamme n'est pas un manche, qu'il inclut ce qu'il faut d'objectif, de conflits, de surprises pour maintenir l'intérêt, mais on est loin de la simplicité et l'efficacité du premier récit ; le dessin est au final ce que l'on retiendra le plus de ce voyage en Amazonie.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 6 août 2016

Critique lue 242 fois

2 j'aime

6 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 242 fois

2
6

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

120 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55