Esther a 15 ans. Déjà. Comme le temps passe ! Voilà que sort le sixième tome des « Cahiers d’Esther » pour une sixième année avec la jeune fille. Alors que Riad Sattouf espère aller jusqu’à ses dix-huit ans, ce livre permet déjà de clore les années collège. Je n’y aurais pas mis ma main à couper… On ne change pas une équipe qui gagne : à chaque page son histoire, racontée par Esther au dessinateur qui la met ensuite en scène et en images. Le tout paraît chez Allary Éditions pour 52 pages (comme autant de semaines ?)


Cette année-là, deux événements rythment la vie d’Esther : la fin du collège et la future entrée au lycée. Mais également le coronavirus qui vient foutre en l’air ses projets (même s’il tombe à pic pour d’autres raisons !). La jeune fille continue à nous parler de sa vie. Coronavirus oblige, il y est plus question de famille que du collège.


Si les livres ont forcément perdu un peu de spontanéité et de candeur depuis leurs débuts, Esther garde la langue bien pendue. Ses avis restent tranchés et l’intérêt pour sa vie reste présent. On sent davantage qu’elle parle de ce qu’elle vit a posteriori. Ainsi, ses deux romances sont racontées après coup. C’est compréhensible et on remarquera que, malgré tout, elle en parle. De quoi découvrir la nouvelle façon de draguer par Instagram des jeunes.


On comprend de plus en plus l’intérêt d’un projet de série qui irait jusqu’au 18 ans d’Esther. On la voit évoluer et changer, et cela fait partie de plus en plus du plaisir de lecture. Avec l’âge, elle revient sur son enfance, notamment en relisant les précédents tomes (un petit côté méta pas désagréable) ou en reparlant de personnages anciens. Cette connivence avec le lecteur est très appréciable.


La crise du coronavirus donne aussi de l’intérêt à ce tome. C’est l’occasion de se replonger dans une sorte de mini-journal de confinement un an plus tard. On y redécouvre les premières rumeurs du virus, la phobie des microbes du père (dont Esther n’avait jamais fait mention dans les tomes précédents, preuve qu’elle trouvait cela « normal »), le rapport au masque… Et surtout cette planche terrible où Esther ressort en juin 2020 heureuse que l’on ait vaincu tous ensemble le virus…


Au niveau du dessin, on ne change rien : très peu de couleurs (deux par planche maximum), des pages très fournies en textes et en dessin où tout passe par les expressions. Les amateurs de Riad Sattouf seront en terrain connu. Il ne faudrait pas négliger le travail remarquable d’adaptation de l’auteur. Il récupère des anecdotes, certes, mais les met en scène avec brio. Son travail sur la narration est excellent. Même s’il a déjà fait ses preuves depuis longtemps sur d’autres séries, « Les cahiers d’Esther » prouve une nouvelle fois son talent en la matière.


« Les cahiers d’Esther » garde, malgré l’âge de la protagoniste, tout leur intérêt. À chaque tome, c’est une nouvelle victoire et l’on craint tous le jour où la jeune fille ne voudra plus raconter sa vie. Allez ! On y croit ! Plus que 3 tomes !

belzaran
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le 28 juin 2021

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belzaran

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