Je trouve que ce recueil de petites histoires vaut principalement pour deux d'entre elles. Les autres vont du très sympa, comme la baise alors que Godzilla dévaste la ville, à de l'anecdotique, sans doute car ça aurait mérité un plus grand développement, comme la première qui traite de deux amis qui se retrouvent alors qu'ils sont adultes. Il manque peut-être quelque chose pour réussir à susciter l'émotion et l'identification.
Reste que j'ai adoré la dernière, cette histoire du maître qui achète un distributeur de croquettes à son chat et qui se met à dire que le chat n'a plus besoin de lui à présent. Alors c'est attendu, peut-être convenu, mais c'est profondément mélancolique et triste, tout en fonctionnant parfaitement, car la situation prend le temps de s'installer et de faire comprendre au lecteur ce qui se passe.
Mais j'avoue avoir surtout été dérangé par cette histoire qui met en scène un adulte et une gamine de CM2, parce qu'elle est profondément dérangeante, elle se heurte aux tabous, à l'interdit, mais sans être moralisateur, tout en faisant comprendre qu'il y a un problème. J'ai trouvé ça juste parfait dans sa manière de le traiter, alors que c'était franchement casse-gueule de ne pas tomber juste dans l'apologie de la pédophilie, ou un truc gnangnan sur : « il ne faut pas fricoter avec les gamines ». On est dans un équilibre très délicat, ne tombant jamais dans le scabreux, tout est étant dérangeant, notamment dans son final saisissant d'effroi.
Bref, ça m'a retourné, alors que ça commençait gentiment, je ne m'attendais absolument pas à ça.
Et donc ouais, forcément toutes les histoires ne se valent pas, mais clairement ça vaut le détour, parce que c'est intelligent et bien fait tout en osant franchir allègrement la limite de la bienséance sans pour autant faire n'importe quoi.