Hollywood Jan par Kamila-Alice Volsteadt
Encore une bande-dessinée qui vous met mal à l'aise, ne fait pas rire.
Hollywood Jan n'est que l'histoire répétée et douloureuse de celui qui n'a pas le chance d'être populaire, mais bien au contraire celui qu'on raille et rejette. Pour ceux qui connaissent ce sentiment, cette BD se lit avec un difficile arriére-goût de vécu.
Jan est petit, chétif, avec un faciés rongé par l'acné. Ce dernier contre sa solitude et son rejet en se réfugiant dans un monde imaginaire où il est le plus fort, ces copains sont les plus forts (Russell Crowe, Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone, rien que ça, et le dessinateur a pris beaucoup de plaisir à dessiner ses amas de muscles et de virilité, ça se sent véritablement). Cette bande-dessinée a un immense avantage, c'est son extrême réalisme psychologique (Les réactions stéréotypés des amis imaginaires, comme dans un drama, amis imaginaires qui nous soutiennent mentalement mais qui, comme par magie, ne sont pas là dans la réalité que nous affrontons et fuyons à la fois.)
Bastien Vivés a l'intelligence de comparer la vie en société à l'adolescence à un immense combat de boxe, où l'on ne cesse de se prendre des coups et de finir au tapis. La fin est tout aussi intéressante et intelligente, illustrant bien ce passage essentiel pour Jan: Le passage du monde imaginaire du rejeté que l'on tue avec une grande difficulté pour parvenir au monde réel des acceptés, de la vraie sociabilité.
Au delà du sujet et du scénario , on retrouve bien en terme graphique le style de Bastien Vivés, avec la couleur qui donne forme et expression.