Je me souviens que j'avais été très déçu à la lecture de cet album. Je crois même que c'est à cette époque que j'ai commencé à développer un sens critique parce que je fus vraiment étonné moi-même de ne pas juste me dire que c'était génial comme BD, comme c'était le cas pour tous les autres. Evidemment, j'avais mes préférés, mais j'étais pas très difficiles non plus à condition d'avoir un dessin qui m'emballait. Je n'avais que 31 ans à l'époque, l'âge où l'on devient un adulte.
L'intrigue n'est pas vilaine en soi. Je trouve ça même assez courageux de traiter du merchandising du Marsupilami alors que ça doit générer des sommes folles (déjà avant les films). Et les auteurs n'y vont pas de main morte. Malheureusement ils ne développent rien, tout va trop vite. C'est hallucinant de voir à quelle vitesse toute l'intrigue se déroule. Du coup les conflits paraissent dérisoires. Et l'on ne comprend même pas toujours le pourquoi des réactions des personnages.
Le dessin n'est pas génial. Franquin est décédé en début de cette année-là, ceci explique peut-être cela ? Ne fut-ce que le marsu n'a pas sa tronche parfaitement calibrée comme d'habitude. Et les attitudes des personnages secondaires sont un peu plates. C'est peut-être moi qui me fais des films (d'après ce que j'en ai entendu lors de festivals, peut-être pas tant que ça) mais j'ai l'impression que Franquin devait régulièrement demander à Batem de refaire des dessins. Ici ce dernier est livré à lui-même (ou en tous cas pas à un perfectionniste comme Franquin) et ses dessins en pâtissent. Cela reste correct, bien sûr, mais Batem fait de bien meilleures choses par le passé et par la suite.
Bref, cet album est parfaitement oubliable. D'ailleurs j'ai oublié de parler du second récit... je pense qu'il n'est pas nécessaire de m'attarder dessus, cet oubli est suffisamment parlant.