L'espion qui ne savait rien

Pff, c'était pas très intéressant.

L'histoire se poursuit, notre héros est confronté à un bourreau avant d'être embauché comme espion. Tout est survolé, il ne se passe pas grand chose, les personnages n'existent pas et l'errance est platonique. Il y a vraiment peu à manger dans ce troisième tome, il n'a que très peu d'intérêt par rapport aux deux précédents, à croire qu'il n'est là que pour préparer à la suite. Ce qui est paradoxal, c'est que c'est l'album le moins décousu de la saga pour l'instant, mais il y a tellement peu d'investissement que ça en reste, malheureusement, très anecdotique. Il n'y a pas vraiment d'objectif principal non plus et les conflits sont rares et faibles (la facilité avec laquelle se sort du seul gros problème qu'il rencontre de tout l'album, à savoir cet interrogatoire).

Graphiquement je suis de moins en moins impressionné. Je me suis demandé si c'était parce que j'en était à plus de trois cents pages à voir la même technique ou bien s'il y avait vraiment une baisse de qualité, j'ai donc re-feuilleté le premier tome pour vérifier et là j'ai constaté que, certes je me suis habitué au style flamboyant mais qu'il reste tout de même quelque chose de plus spontané, de plus audacieux qui s'est perdu entre-temps. Ne fut-ce que les cadrages étaient bien plus dynamiques et intéressants, ici, il reste de temps à autre une composition géométriquement bien construite, mais c'est rare ; le découpage m'a paru moins intéressant aussi, toujours moins audacieux. Le dessin reste donc de qualité en soi, mais c'est dans le travail de composition et de séquençage que Rabaté déçoit un peu.

Bref, ce troisième tome est franchement dispensable, j'espère que le 4ème remontera le niveau, même si je me suis fait à l'idée que ça ne sera pas aussi intéressant que le premier tome (qui profite de l'aspect découverte).