Le défaut majeur de cette bande dessinée, c'est qu'elle est beaucoup trop courte. D'ellipses en résumé, de silence en sous-entendus, bah on ressort très frustré, car l'immense histoire d'Alexandre et de son armée grecque, de ses généraux, de ses rêves, ambitions, légende et démesure, ça ne tient pas en 48 pages, rien à faire...


Par contre j'ai beaucoup apprécié la façon d'aborder l'homme, en débat sur les motivations et les raisons d'Alexandre de pousser toujours plus loin à l'est, entre Spyros, le scribe, tout acquis à Alexandre, et Artemas, le vétéran revenu, après de nombreuses années de cette immense périple, pour ne retrouver que des cendres de son ancienne vie, et qui, lui, est beaucoup plus critique.


J'avoue que je peine à me faire un avis définitif et tranché, depuis toujours, sur Alexandre le Grand. S'il est, sans conteste, une légende, ses motivations et ses raisons restent pures spéculations. Gros mégalo, ou diplomate trop en avance sur son temps ? Fou ou surdoué ? Visionnaire ou aveuglé par son ambition ? Peut-être un peu de tout ça à la fois, hein...
J'ai bien aimé le traitement du film d'O. Stone, avec Colin Farrell, où l'on comprend qu'il fuit le plus loin possible de sa mère, trop envahissante, tout en reprenant à son compte le rêve de son père, entraînant ses malheureux soldats à sa suite, mais cela aussi reste pure spéculation. Intéressante, mais spéculative, lol.


S'il est devenu une légende, c'est qu'il l'a voulu. Comme Ramsès II avant lui, Jules César après lui, et à peu près tous les hommes de pouvoir depuis l'invention de l'écriture, il a fait en sorte qu'on se souvienne de lui. Il écrivait sa propre histoire en même temps qu'il la vivait, et en était sans aucun doute conscient. Il est passionnant à étudier, confondant quand on regarde le périple, qu'il a imposé à son armée, à travers le monde antique d'alors.
J'étais médusée en lisant "La guerre des Gaules", comment à marche forcée les soldats, dont on ne saura jamais le nom, la piétaille, traversait la Gaule en tous sens, et plutôt rapidement, tout ça pour aller en plus se battre, et souvent mourir, à des lieues de chez eux.
Et par rapport à ce qu'a fait l'armée d'Alexandre, la Gaule, bah c'était pas grand chose...
L'être humain est un puits d'étonnement sans fin pour moi...
Je ne sais même pas s'il y avait des routes à l'époque. Sans doute pas... Ce sont les romains, plus tard, qui ont inventé les routes pavées. Donc c'était marche forcée sur des terrains variés, pas forcément très praticables.
Et tout ça, on n'en voit pas le quart du tiers de la moitié dans cette bande dessinée... C'est évoqué, mais bon, survolé, tout comme les relations, les généraux, les différents personnages.


Les dessins sont nets, précis, assez épurés, on reconnait bien chaque personnage, c'est plaisant à lire. Pour le "débutant en Alexandre", c'est vraiment sympa. Après, pour les férus d'Histoire de l'antiquité, nul doute que ça les laissera sur leur faim...
Même si les quelques pages d'Histoire qui lui sont consacrées en fin de BD sont plutôt pas mal, très claires, et qu'on a aussi quelques références bibliographiques, mais très peu.

Créée

le 15 févr. 2019

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Valerie Tatooa

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