Signe d’ouverture sur le monde, le manga japonais aime s’inspirer des cultures étrangères. L’Autriche pastorale et industrielle a longtemps été une incontournable source d’inspiration. La France aussi dans sa période révolutionnaire, ainsi que les Etats-Unis des origines ou la Rome antique. Peu de préoccupations orientales dans ces centres d’intérêt nippons en général. Mais l’Egypte a tous les ingrédients pour séduire, avec ses fastes, ses ors et ses traditions. Il y a quelques mois on lisait déjà Reine d’Egypte, sur une thématique historique, mais c’est plutôt de religion dont il est question dans cette série de Makoto Morishita, jeune mangaka qui signe ici sa première œuvre.
Avec toutes les nuances chamarrées de la matière religieuse égyptienne IM-Great Priest Imhotep revisite l’histoire d’Imhotep, un des personnages emblématiques de la société égyptienne. Vizir du roi Djeser au troisième millénaire avant le Christ, il fut médecin, philosophe, grand prêtre, et pour les besoins du manga, condamné par les dieux du fait de sa puissance trop envahissante.
A défaut de nous envoyer dans l’Egypte antique, l’histoire se passe à notre époque et le récit met en scène le prêtre réincarné après 3 000 ans par ses geôliers divins, dans le corps d’un adolescent flegmatique, pour débarrasser la Terre de démons de plus en plus agressifs.
L’auteur a un dessin shôjô plutôt classique, ni trop sophistiqué, ni trop naïf, avec un découpage narratif assez efficace. A la lecture du premier tome, on s’attend à rencontrer nombres de démons dans une kyrielle d’épisodes sur ce sujet, mais ce n’est pas cette voie qu’emprunte l’auteur dans le second volume. Un récit assez agréable, pas trop sérieux, sur un thème inusité et inhabituel dans le manga.
IM - Great Priest Imhotep, de Morishita Makoto, tome 3 à paraître le 6 juillet, éditions Ki-oon, 6,60 euros.