Ouhlala qu'est-ce que c'est ça.
On est devant une BD de ~150 pages, écrite et dessinée à la fois par Manu Larcenet et Eric Salch, traitant de leur relation, de la création de cette même BD et de qui ils sont en tant qu'auteurs. Et de rien aussi, ça parle beaucoup de rien.



Le rien



Parce que dans tout ce bouquin extrêmement méta, on y décrit comment sont venues les idées, comment tout ce projet est né et pourquoi s'être allié : d'un côté, Larcenet, auteur reconnu et populaire ; de l'autre, Salch, auteur moins connu et "sale" comme ils le disent toutes les trois pages. Comment faire face aux demandes du public lorsque celui-ci est toujours dans l'attente et qu'on subit la page blanche ? Comment faire pour trouver son public et une certaine notoriété en restant dans sa ligne éditoriale pipi caca zizi ?


Et à côté, ça brode, ça parle de branlette, de Paris, de fax, de l'ami Ferri, de ballades dans les bois. Mais c'est vide. Une suite de remplissage où l'on dit "ohlala, c'est trop dur de faire une BD avec Larcenet il fait n'importe quoi", "han, mais ce con impose un dogme pour une BD réussie, il est chiant", mais ça ne parle QUE de ça. Les Branleurs arrive à étirer au max le concept de base en partant dans tous les sens, mais en ne racontant rien.


Et l'humour se veut plus pipi caca zizi donc. On fait plusieurs planches sur Larcenet qui fait caca, bien détaillées, on parle toujours d'Eric comme un être sale qui se masturbe souvent. Mais y a...



Les choses qui dérangent



Eh oui, j'ai mis un titre, faut s'y tenir.
Le problème c'est que y a des insultes homophobes récurrentes dans énormément de planches ("tapette", "suceur de bite", "enculé", "pédé", ...) et des "vannes" sur la bipolarité sur la fin. Petit disclaimer pour éviter de me faire insulter de SJW et autres joyeusetés, je sais que ce n'est pas fait avec méchanceté, je sais qu'ils ne sont pas homophobes, je sais que c'est fait sans arrière pensée. Mais on est en 2017 et c'est plus possible de véhiculer des idées d'un autre temps par ces mots, c'est naze et ça renforce ces cultures pourries. Et si c'est ça l'humour, ouah, voilà le niveau.


Le problème c'est la banalisation de ces mots. Je vais pas vous faire un article là-dessus, on en parle mieux que moi ailleurs sur Internet. C'est simplement toujours chiant quand ce sont des personnes dont on aime bien le travail. Eric Salch utilise des règles pour écrire ce bouquin, "ça fait pédé" mais argh quel rapport avec l'orientation sexuelle pourquoi est-ce mal d'être homo pourquoi l'utiliser comme insulte, même "il a un balai dans le cul" rentre dans la ligne éditoriale sans pour autant être oppressif.


Et puis honnêtement, ça tourne en rond très rapidement. La BD aura réussi à m'arracher au mieux deux sourires tout au long de la lecture (le passage sur le prix du livre notamment). OK un tableau de Larcenet qui fait caca c'est rigolo, mais à force d'étirer c'est plus un running gag, c'est juste... facile et vide.



Bim cou dcouto



Allez, on sauve le dessin de Manu "en rondeur" comme Eric le dit, les passages où ils essaient de représenter l'autre sous un mauvais angle, et on a à peu près fait le tour (cf titre du premier paragraphe, faut lire). Et comme une autre critique le dit, si c'est seulement le tome 1 et qu'on se fait chier (dans tous les sens du terme (haha (humour)), qu'est-ce que ça va être les suivants, quelle direction vont-il prendre... Je cherche pas à avoir un quelconque message à tirer de l'oeuvre, mais qu'il y ait au moins de la substance sans tomber dans des "gags" oppressifs parce que y a soit disant que ça qui peut faire mouche.


Si c'est pour faire marrer ou passer du bon temps, pas grand-chose à se mettre sous la dent malheureusement.

NiKnight
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le 14 juin 2017

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NiKnight

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