Fin du run des Frères Knauf dans un très long arc en huit parties. En relisant l’intégralité de leurs épisodes, on peut bien voir le plan prévu depuis le début. Jouant habilement sur les menaces terroristes et Extremis puis ramenant petit à petit le Mandarin pour finir sur un affrontement superbement réalisé. Les débuts auront été laborieux surtout le premier arc mais au final les deux scénaristes auront réussi à installer une ambiance et une histoire sur la durée. Ca n’a pas été très facile en sachant que leur prestation fut coupée par Civil War qui amena de grands changements puis par World War Hulk qu’ils n’ont même pas pu écrire. Pourtant la barre a été bien maintenue, je dirais même que l’après Civil War a été la meilleure période avec deux arcs où se mêle espionnage, terrorisme, technologie, vieux ennemis et comble du délire pour un vieux fan, de vieilles armures.
A côté de ça, on peut noter le travail soigneux qui a été fait sur Tony Stark qui n’est plus un héros au sens propre du terme. Le côté noble est toujours présent mais il est de plus en plus écrasé sous les responsabilités et ce n’est plus tout blanc ou tout noir, en cela Daniel et Charles rejoignent le traitement donné par Warren dans l’arc Extremis alors qu’ils ne semblaient pas au début partir dans cette voie.
L’autre personnage bien développé, c’est Dugan. En deux arcs, les scénaristes ont su lui donner un rôle-clé et une très forte présence. Cependant à l’inverse du reste du monde Marvel, ils ont donné très peu de relief à Maria Hill ne l’utilisant que très peu. En soit, ce n’est pas plus mal et cela évite la surexposition, ce dont est victime Iron Man pendant l’Initiative, mais la voir un peu plus présente n’aurait pas été un mal.
Le Mandarin est revenu sur le devant de la scène et quel retour. J’ai été très enthousiasmé par cette version du personnage très contemporaine qui agit dans l’ombre. On est bien loin de celui qui voulait régner sur la Chine. Son plan est diabolique. Les frères Knauf ont très bien maîtrisé le personnage, tout comme celui de Stark qui se transforme petit à petit en homme surmené qui commence à perdre pied mais au final pas tant que ça. Le mélange rétro et espionnage est très bien dosé. Cet arc est une conclusion idéale pour cette histoire assez longue. Certes, huit épisodes, c’est parfois un peu long et on voit très bien que les scénaristes auraient pu s’arrêter au sixième numéro mais il n’aurait pas pu jouer avec une autre vieille armure. Ces dernières sont aussi un excellent point. Elles ne sont pas utilisées où montrées pour rien. Elles servent vraiment et interviennent quand il le faut.
Trois petits regrets cependant. Le côté terroriste armé d’une nouvelle technologie et frappant partout dans le monde est oublié dans cet arc alors qu’il n’est pas vraiment résolu.
Après World War Hulk, les deux frères continuent comme si de rien était. Certes ils n’ont pas écrit l’arc mais une petite référence aurait été un plus et si cela se passe avant, une note de l’éditeur aurait été un mieux.
Mais ce qui m’ennuie vraiment le plus, c’est que malgré une très bonne histoire, cet arc ne marquera pas la vie d’Iron Man. Là ou Ellis et Granov ont su frapper un grand coup en un seul arc, marquant de leur patte l’univers Iron Man, les frères Knauf avec leurs scénarios n’auront pas su le faire malgré leur présence plus longue sur le titre.

Niveau dessin, Roberto De La Torre est au top. L’encrage gras et les couleurs sombre ajoute une ambiance certaine. L’artiste maîtrise son sujet et les armures Iron Man, que ce soit la récente ou les anciennes. Les scènes de combat contre la Mandarin sont superbes, lisibles, rapides et efficaces. voilà un artiste que je ne connaissais pas avant de le voir sur cette série et j’ai hâte de voir ces prochains travaux.
A ses côtés, Butch Guice qui avait déjà dessiné l’arc World War Hulk rempile pour deux numéros. Son trait est plus gras et les visages ressemblent plus à des acteurs connus mais c’est d’un excellent niveau, là encore le style des deux artistes est très proche ou alors ce sont les couleurs qui permettent cette sorte de continuité graphique.
Carlos Pagulayan est lui aussi présent le temps d’un fill-in. Malgré des qualités au niveau des décors, c’est plus statique, le trait est plus fin et les couleurs plus claires cassant totalement avec l’unité graphique instaurée par les deux artistes précédents. C’est dommage pour le lecteur et pour l’histoire.
Kab
7
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le 23 juin 2014

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Kab

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