Pour les adeptes d'immersion dans la forêt amazonienne...

Comme beaucoup de lecteurs, je pense avoir été attiré vers Un putain de salopard par la présence du nom « Loisel » sur la couverture. Je suis un lecteur assidu de ses œuvres même si toutes ne sont pas d’une qualité équivalente. Je suis tombé sous le charme de Peter Pan. Je me suis attaché à la communauté pleine de bienveillance de Le magasin général. Par contre, je suis plus nuancé quant à la richesse narrative de Le Grand Mort. Néanmoins, le niveau moyen plutôt élevé des productions signées de cet auteur permet d’aborder chaque nouvelle lecture avec confiance. Les critiques élogieuses accompagnant la sortie de cet album et une couverture dépaysante à souhait ont fini, sans mal, d’attiser ma curiosité…


L’histoire nous plonge à Kalimboantao au Brésil en 1972. On suit les pas de Max qui est à la recherche de son père qu’il n’a jamais connu. Il s’appuie sur deux photos montrant chacune sa mère, lui bébé et un homme. Il possède donc deux pistes dans cette quête de filiation. A son arrivée, il rencontre un trio de filles qui faciliteront son intégration dans cette région pas comme les autres. En effet, il est important de s’approprier les lois de fonctionnement locales si on ne veut pas en subir les conséquences…


Les enjeux de l’histoire se construisent autour de la quête du père de Max. L’idée est simple et possède un potentiel intéressant. L’enquête menée par le héros nous permet de découvrir cette région du monde éloignée et ses codes. Notre curiosité est donc en permanence alimentée. On suppose la présence de nombreux cadavres dans de nombreux placards. On a le sentiment de démêler une pelote de laine… Cette sensation de lecture est, à mes yeux, toujours agréable…


Les personnages principaux sont au nombre de quatre. Il y a Max que j’ai déjà évoqué et le groupe des trois jeunes filles qu’on découvre dès les premières pages. Je dois bien dire que je ne me suis pas particulièrement attaché pour l’instant à l’un ou l’une d’entre eux. J’attends de connaître davantage quel va être le rôle joué par chacun d’entre eux dans le déroulement de l’intrigue. Pour l’instant, ils n’ont pas d’aspérités particulières qui fait naître l’empathie. Néanmoins, ils sont plutôt sympathiques et je reste curieux de savoir ce qu’ils vont devenir.


Le fait de se dérouler il y a presque cinquante ans n’a pas vraiment d’impact sur la lecture. En effet, j’ai eu le sentiment que la même histoire aurait pu être conter actuellement. Par contre, le dépaysement géographique est puissant. Se retrouver dans un village au milieu de nulle part, être entouré d’une nature qui a l’air relativement hostile… La découverte de la vie amazonienne ne laisse pas indifférent. On se sent oppressé quand les personnages s’avancent dans la forêt. Cette sensation s’intensifie tout au long de la lecture. J’avais ressenti ce même sentiment en suivant la série Guyanne. Il s’agit à mes yeux d’un joli compliment.


Cet album offre une introduction à une histoire qui est partie pour s’étirer sur plusieurs tomes. Plusieurs trames sont mises en place. Beaucoup de questions naissent au fur et à mesure du défilement des pages. Quel va être le rôle de chacun ? Quel est le lien entre les différents protagonistes ? Quelle relation entre les différentes intrigues ? Nous avons pour l’instant peu de réponses et c’est bien normal. Notre curiosité est éveillée avec talent et sans aucune difficulté.


J’ai énormément apprécié le style du dessinateur. Je trouve son travail sur les personnages assez réussis. Il offre des « gueules » intéressantes. Il accorde autant d’importance à chaque personnage qu’il soit principal ou secondaire. Mais mon coup de cœur porte vraiment sur sa capacité à offrir des décors à la fois dépaysants, fascinants et oppressants ? Ses planches offrent une immersion totale dans un univers envoutant. Le travail sur les couleurs participe d’ailleurs également fortement à cette réussite.


Au final, Un putain de salopard a généré chez moi une première impression positive. Je suis tombé sous le charme de l’ambiance qui accompagne la lecture. Je suis curieux de connaître l’évolution de l’intrigue. J’ai l’espoir que les auteurs arrivent à conserver l’intensité dramatique qui montait en puissance dans la deuxième partie de cet album. Il ne reste donc plus qu’attendre la parution de la suite pour le savoir…

Eric17
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le 26 oct. 2019

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Eric17

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