It's Our Right to Fight - Teen Titans, tome 1 par Freytaw
Tim Drake, ancien sidekick de Batman sous le pseudonyme de Red Robin, est à la recherche de jeunes méta-humains. Il a découvert qu’une organisation appelé N.O.W.H.E.R.E. traquait ces mêmes jeunes pour endiguer leur population, sous couvert du danger qu’ils représentent, soit-disant, pour le monde. Ce que certains d’entre-eux laissent penser au vue de leurs ratés en public, comme Kid Flash qui ne trouve rien de mieux que de mettre en danger des pompiers en train de faire leur travail. Afin de lutter contre ces idées reçues et cette organisation, Red Robin essaie de composer son propre groupe de méta-humains aux allures héroïques.
Contexte de renouveau pour ce titre qui fait table-rase du passé et voit ici la première formation du groupe de super-héros adolescents, du moins pour cet univers. Scott Lobdell est à l’écriture. Pour ceux qui se sont intéressés à Superboy (écrit par le même auteur et critiqué ici), vous allez vite vous rendre compte du lien concernant ces deux séries. A commencer par « l’ennemi », l’organisation N.O.W.H.E.R.E. qui est à l’origine de la création de Superboy.
L’avantage de Teen Titans, c’est que nous sommes pas obligés de lire Superboy pour en comprendre les tenants et aboutissants. Voir la critique associée pour plus de détails. Cependant, il est difficile de venter la qualité du titre qui, s’il s’évertue a faire une présentation efficace du groupe et à en poser des bases finalement assez solides, a du mal à s’étendre sur certains personnages dont on apprend finalement peu de choses. D’ailleurs, j’ai peine à le dire, mais en dehors de leur pouvoirs vaguement énoncés, aucune origine n’est vraiment racontée, si ce n’est rapidement évoquée. Le personnage le plus concerné par ce défaut étant un certain Danny The Street (personnage sorti tout droit de la Doom Patrol écrite par Grant Morrison) qui même s’il fait partie de l’équipe, n’est que rapidement mentionné. Il a droit à quelques bulles à un moment, mais c’est tout (en même temps, il s’agit d’une « rue », pouvoir étrange, qui s’apparente plutôt au pouvoir d’un scénariste qui n’a pas envie de s’embêter avec les dimensions et les distances, même si je dois avouer que l’idée m’a fait sourire) !
Le titre se contente de faire avancer son intrigue et de rassembler les personnages autour de Tim Drake, sans doute le héros le plus développé (et encore) de la bande. Ca va vite, ça parle vite, et quand Kid Flash s’y met, je vous raconte pas… Au delà de ça, ça se suit bien, et même si on a du mal à créer un réel affect avec les personnages, on sent tout de même qu’une petite étincelle voit le jour entre eux: leurs relations, et leurs prétendus caractères (bien qu’un peu trop stéréotypés). C’est léger, mais ça reste malgré tout plaisant.
La force de ce titre revenant cependant aux dessins, et à l’action (décidément) omniprésente. Brett Booth, Norm Rapmund et Andrew Dalhouse font un très bon travail avec des belles planches bien claires et des personnages super bien présentés dans les cases. Les pouvoirs du petit nouveau Bunker (car oui, Lobdell a au moins l’audace d’apporter un personnage inédit) sont juste super bien mis en scène et me font grimacer à chaque fois qu’un mec s’en prend un coup (ça ressemble un peu à un pouvoir de Green Lantern, mais en plus physique et sans anneau). Wonder Girl est elle aussi super classe, un design bien bad ass (et une attitude un peu aussi). Kid Flash en impose aussi malgré sa petite carrure, mais il faut dire qu’il est assez proche de sa mouture pré-New 52. Red Robin déçoit le plus, à mon goût (et c’est parfaitement subjectif), peut-être un peu trop clinquant et pas assez Dark Knight (pas comme son ancien design quoi). Reste Solstice, qui n’a plus grand chose à voir avec son homologue pré-New 52 (elle est apparue à la fin de la série), et d’ailleurs, on a encore un peu de mal à savoir quels sont ses pouvoirs. Puis enfin, Skitter (toute nouvelle elle aussi, du moins, pour ce que j’en sais), qui a tout sauf la tête d’une héroïne, on peut pas toujours avoir cette chance, puisqu’elle est ni plus ni moins qu’un insecte géant sur pattes vaguement humanoïde… Nous avons donc là une équipe bien hétérogène et Booth et les autres s’en amusent largement. Je ne mentionne pas Superboy, qui même s’il est assez présent sur la fin du titre, n’a pas encore intégré l’équipe… Mais lui aussi est bien représenté, surtout quand ça castagne ! A noter aussi que nous avons droit à l’apparition du « type » à la tête de N.O.W.H.E.R.E. dans le dernier chapitre, et lui aussi, est bien dessiné !
Teen Titans est sans doute un titre qui se veut ambitieux mais dont il manque un peu de contenu pour vraiment y prétendre. Scott Lobdell reprend finalement une formule déjà éculée pour mettre en place cette nouvelle équipe. Ce n’est pas mauvais, loin de là, mais ça manque clairement d’originalité. Ce sont ceux qui suivaient la série avant les New 52 qui doivent être déçus… On peut espérer que la suite de ce tome, qui prend forme dans un crossover appelé « The Culling » (annoncé d’ailleurs à la fin du recueil, car oui, le TPB se termine sur un cliffhanger…) entre les séries Superboy, Teen Titans et Legion Lost puisse être à la hauteur des attentes que l’on a sur un titre comme celui-ci. Je pourrais vous spoiler en vous disant que « pas vraiment », mais je ne le ferai pas. Hum… Oups !