Dytar est grandiose encore dans cette somme sur l'affaire Dreyfus qui pourrait néanmoins effrayer à juste titre par sa longueur et sa documentation, des qualités qui malgré toute sa pédagogie admirable peuvent en rendre la lecture fastidieuse, d'autant que les inventifs procédés anachroniques de mise en scène de la parole, pour rafraîchissants qu'ils soient d'abord, le sont forcément moins après 200 pages. Pour qui s'intéresse cependant un tant soit peu à l'Affaire, et même plus généralement à l'époque, quelle plongée passionnante dans cette guerre de l'information, où fake news et intolérance nous rappellent bien trop souvent notre époque, preuve que ces ponts assurément volontaires sont construits avec une acuité remarquable.