JACO, THE GALACTIC PATROLMAN (2014), antépisode de DRAGON BALL (1984), est un manga de Akira Toriyama dans lequel on suit Jaco, un patrouilleur de l'espace censé faire régner la paix à travers l'univers. En route pour la Terre, il a pour ordre de protéger la planète de la venue d'un terrifiant extraterrestre. Cette aventure se passe onze ans avant la rencontre entre Goku et Bulma.
Sans être extraordinaire ni même indispensable, il s'agit d'un manga plutôt plaisant qui peut tout à fait se lire sans connaître DRAGON BALL. D'ailleurs, comme le dit l'auteur à la fin, cette courte œuvre peut être un bon début afin de donner envie de lire son plus grand succès à qui ne l'a jamais lu. Les admirateurs des aventures de Goku s'amuseront des quelques clins d'œil qui apparaissent lorsque l'on est bien ancré dans l'histoire.
La personnalité de Jaco est assez pittoresque. C'est un personnage maladroit qui pense avoir une grande importance parce qu'il appartient à la patrouille galactique, qui ne supporte pas que l'on écorche son nom et qui s'avère être assez lourdaud dans ses interactions avec les autres, ce qui est prétexte à bon nombre de gags. Par ailleurs, sa présentation, lorsqu'il dit qui il est, n'est pas sans rappeller celles truculentes du commando Ginyu et du Great Saiyaman. Les gags, eux, sont sympatiques sans toutefois égaler la drôlerie de ceux que nous pouvons avoir dans DRAGON BALL. Ses compagnons d'aventure, ceux présent sur la couverture du manga, sont un vieux scientifique misanthrope prénommé Omori et une adolescente insouciante prénommée Tights. Le premier rappelle vaguement Tortue Géniale pour son coté ermite sur une île déserte, le coté pervers en moins, et la seconde fait tout naturellement penser à Bulma. Le trio fonctionne plutôt bien. Les personnages sont attachants.
Quant à l'histoire, il n'y a rien de très haletant mais ça se lit plaisamment. Un extraterrestre (Jaco) échoué sur la Terre qui cherche à réparer son vaisseau et qui, de fil en aiguille, grâce à ses maladresses et à sa personnalité, amène les situations qui apportent le sel nécessaire à la narration. Le fait que l'histoire soit liée à DRAGON BALL ajoute un + évident. Sans cela, il n'y aurait pas eu de véritable intérêt. D'ailleurs, ce manga vaut d'être lu parce qu'il est de Akira Toriyama et parce qu'il y a un lien avec la série qui a fait le succès de l'auteur, sans cela, personne n'y accorderait un quelconque intérêt.
Le dernier chapitre (chapitre bonus indépendant de l'aventure de Jaco), celui-là même qui concerne directement DRAGON BALL et qui intéresse donc tous les fans, se révèle être le plus décevant. Revisiter l'histoire de Bardock et du départ de Goku pour la Terre après l'OAV de 1990 n'avait aucune utilité. D'aucuns diront que ce film n'est pas canon et qu'il n'a donc pas de légitimité mais qu'en avons-nous à faire ? DRAGON BALL Z : LE PÈRE DE GOKU (1990), en plus de s'insérer dans la logique du manga, est considéré comme de qualité et fait l'unanimité chez les fans. Alors que ce court chapitre se montre clairement de moins bonne facture, tant au niveau de l'histoire que du dessin. Bardock y est représenté avec une apparence chétive, une armure différente (avec la présence des épaulettes alors qu'il ne les a pas ni dans l'OAV ni dans le manga lorsqu'il apparaît en souvenir à Freezer) et un visage plus proche d'un fan-art d'apprenti mangaka que de l'auteur de l'œuvre originale lui-même. Dès lors, préférons la qualité à ce dogme idiot qui consiste à ne retenir que ce qui est canon et à rejeter tout le reste sous prétexte que ça ne vient pas directement de Akira Toriyama. L'OAV de 1990 est si canon que ça le rend canon !
Note : 6/10. Une petite histoire plaisante qui vient se greffer à la grande histoire.
Ma note ne concerne que l'aventure de Jaco et ne prend pas en compte le dernier chapitre sur Bardock. Un chapitre bonus, possiblement crée pour assurer la bonne promo du manga en appâtant facilement le fan, mais clairement inutile d'un point de vue de la créativité et de la cohérence.