Il n'y a pas à dire, Ai Yazawa est définitivement mon auteure de shojo favorite !
Mon tout premier shojo a été l'incontournable Nana, qui m'a tant fait rire que pleurer à chaudes larmes lorsque j'étais au collège, sans jamais tomber dans le cliché. Je ne suis pas un ange, que jai lu bien des années plus tard, n'est certes pas aussi abouti ni aussi original que Nana mais il tient une place toute particulière dans mon cœur, car il fût un véritable coup de cœur. Pour la toute première fois, un manga m'a donné envie, d'une part d'acheter les goodies dérivés (je mourrais d'envie d'une peluche dino-saurus à la lecture), et d'autre part de relire 45 fois d'affilée toute la production de l'auteure. C'est un manga fait pour redonner le sourire !
Ce manga peut sembler n'être qu'une histoire d'amour lycéenne classique que l'on retrouve dans n'importe quel shojo, mais il est pour moi bien plus que cela. Tout comme pour Nana ou Paradise Kiss, les personnages sont dotés d'une profondeur et complexité psychologique (dans une moindre mesure) que l'on trouve assez peu ou maladroitement dans les shojos classiques, leur caractères sont réalistes et pleins de fraîcheur, ce qui est souligné par le trait de Yazawa, notamment au niveau des expressions, et par son humour, et même les personnages secondaires sont développés. Plus qu'une histoire d'amour qui vise à vous causer des palpitations d’excitation, il s'agit d'une œuvre sans prétention qui ne se prend pas au sérieux et qui croque la vie à pleines dents, comme ses personnages : de simples lycéens avec leurs problèmes de lycéens, qui ne cherchent ni à tomber dans le mauvais drame ni à dresser une espèce de vérité sur le premier amour juvénile comme les trois quarts des shojos. Je ne suis pas un ange se place à leur échelle, et je dirais même à l'échelle du lecteur, qu'il emmène avec lui le temps de sa lecture, le tout avec bienveillance, et c'est beau d'être face à la vie lycéenne et à l'amour sans prétention. Je ne suis pas un ange est aussi l’œuvre qui m'a réconciliée avec les shojos, alors que la masse de récits classiques, au dessins et narrations bien souvent trop similaires, m'en avaient, si ce n'est dégoutée, du moins fortement éloignée. De fait, même s'il ne s'agit pas de la meilleure œuvre de Yazawa ni sa plus intéressante, Je ne suis pas un ange tient une place de choix dans mon cœur et j'en éprouve une véritable tendresse à l'égard des personnages, dont le récit et les relations ne semblent jamais forcés, d'où ma note élevée et mon avis très peu objectif. Je ne suis pas un ange a su faire mouche pour toucher ma corde sensible comme rarement des shojos ne l'ont fait et cela est amplement suffisant pour le hisser parmi mes shojos favoris.
Si vous ne connaissez pas Ai Yazawa, c'est un manga parfait pour se familiariser avec son écriture, son style et son univers, tout en étant un très bon shojo feel good.