La Jeune fille en Dior d’Annie Goeztinger
Toucher au monde de la mode par la BD, c’est le pari d’Annie Goeztinger pour son nouveau projet. Pour cela, elle choisit l’axe de la biographie. Comme souvent dans cet exercice, il y a à boire et à manger.
Le personnage célèbre choisi par Goeztinger est Christian Dior. Entrepreneur normand, installé à Paris après la Seconde Guerre mondiale, il crée une maison de haute couture ressemblant à un musée : meubles Louis XVI, maison dominée par la couleur blanche…
Entouré de ses 4 femmes à tout faire, il est prêt pour son premier défilé. Tout le bottin mondain s’y est donné rendez-vous : chroniqueuses de renom ou stars du cinéma, comme Rita Hayworth ou Marlène Dietrich. Les cancans et les moqueries se déchaînent sur Dior, jusqu’au début du défilé…
Goeztinger, ancienne dessinatrice de mode, revient à ses premiers amours en décrivant, avec précision, ce monde méconnu. Le rendu technique est impeccable et la décision de l’auteur de casser les codes de la bande-dessinée en ne respectant pas le schéma habituel des cases est exceptionnelle. Le dessin et les couleurs donnent un style vieillot correspondant parfaitement au sujet.
Si le choix des débuts de Dior et de la découverte des coulisses de la mode est intéressant, l’histoire trouve, pourtant, très vite ses limites. Passées les premières pages, le concept s’essouffle et tire en longueur. De plus l’histoire de Clara, personnage fictif campant une jeune journaliste débutante qui vivra son rêve, est finalement trop banale et ne tire pas l’histoire vers le haut.
La jeune fille en Dior, qui sortira en cette fin de mois, nous reste en tête avec un bilan mitigé. Autant le plaisir du dessin, des couleurs vieillottes et de la découverte d’un monde méconnu nous emballe, autant les limites de l’histoire et la présence de Clara nous ont déçus. Finalement, on passera vite à autre chose, comme dans la ronde sans fin du monde de la mode.