Plus je lis des comics dans l'univers des super-héros DC, plus je trouve que l'on n'a jamais fait plus efficace que le duo Paul Dini - Alex Ross.
Le premier est un expert en narrations courtes et poignantes. Le second est un artiste dont le trait réaliste favorise autant l'immersion du lecteur que la crédibilité du récit illustré (sans parler du plaisir visuel).
La combinaison de ces deux talents aboutis à des œuvres touchantes qui n'ont pas besoin de dimension épique ou d'un scénario complexe pour développer de l'intérêt.
Justice et liberté aurait très bien pu être un épisode de l'univers des séries animées. L'intrigue ne cherche pas à partir dans tous les sens, permettant aux auteurs de laisser la plus belle part du récit au travail de coopération entre les différentes icônes de la Justice League.
La caractérisation est sans faille. Mais il n'est pas nécessaire d'être un expert en la matière pour apprécier ce constat. Dini arrive à jongler avec tous ces personnages riches en couleur, offrant à chacun son moment décisif dans l'avancée de l'intrigue sans avoir à tirer de grosses ficelles. A l'heure où le phénomène New 52 a tendance à galvauder la personnalité de ces héros pour les "moderniser", lire cette histoire a été, pour moi, une véritable bouffée d'oxygène.
Alex Ross mérite autant d'éloge que son collègue. Son style est parfait pour le verbe de Dini. Avec ses peintures ultra-réaliste, il colle à merveille au ton simple et humain de la narration. De plus, sa mise en page suffit à donner à l'action une portée grandiose sur laquelle le scénariste n'a pas besoin d'insister.
Bref, à moins de n'affectionner que les super-héros "badass", vous devriez lire ce récit. Ce n'est pas du Grant Morrison qui nécessite plusieurs lectures. Ce n'est pas du Geoff Johns qui va vous révolutionner toute la mythologie déjà existante. Juste un récit à dimension super-humaine que l'on prend plaisir à lire pour la justesse des mots et la splendeur des images.
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