Qu'est ce qu'on fait de nos classiques ? A l'image des chefs d'oeuvres que l'on restaure, la nouvelle mode dans nos rayons BD, c'est de rendre des hommages, de mettre sa petite patte sur le mythe pour en proposer un prolongement, pour le questionner parfois, pour le respecter toujours. Les éditions Glénat ont proposé à différents maître de dessiner une ode à Mickey, et depuis 2016, Lucky Comics rend hommage à papy Luke qui a fêté il y a peu ses 70 lampes à pétrole. A l'heure ou le succès du premier tome que proposait Matthieu Bonhomme a été salué par le prix des lecteurs Cultura à Angoulême, c'est Guillaume Bouzard qui rajoute sa pierre à l'édifice. Dans un tout autre style...et je vous recommande les deux.


Loin du réalisme du premier tome, Bouzard propose une petite parodie respectueuse, à laquelle son dessin le prédisposait. Un dessin plus enfantin mais expressif qui n'est pas très beau en soi, mais qui porte un scénario plein d'humour. Pour apprécier cet album, il faut être un peu gamin. Voilà, rajeunissez un coup, et ça vous fera rire.


Le rire justement, parlons en. Le titre Jolly Jumper ne répond plus. Tournez l'album, et vous lirez "Lucky Luke: l'homme qui a eu l'idée de tirer sur son ombre". La couleur est annoncée pour les quelques 40 pages de l'album. Sous couvert d'un humour un peu potache, qui peut paraître parfois tarte à la crème dans une dynamique "plus c'est gros, plus ça passe", l'air de rien c'est plus subtile que ce que les premières impressions nous laissent croire. Les métaphores grossières de Joe, les traits épais permettent d'aborder tous les petits détails du mythe de Morris dans sa parodie. De l'arrêt du tabac à la boulimie d'Averell, la bêtise des gardes du pénitencier, le célibat du cow boy, la hargne de Joe Dalton...En fermant l'album on se dit que "ouep, tout est là". Personnellement je ne me suis pas contentée de sourire, je me suis marrée toute seule plusieurs fois, et face à un album c'est plus rare que ce que l'on pense. Les dialogues sont dégainés pour qu'on soit mort de rire, un peu comme Renner a pu le faire avec son Grand Méchant Renard ou Tebo avec sa Jeunesse de Mickey, un peu comme les bonnes répliques de nos classiques franco-belge, de Turk et de Groot.


L'album comique, léger, avec lequel on passe un bon moment : à mettre entre toutes les mains, pour les amateurs d'absurdité. et qu'est ce que ça fait du bien...

Mawelle
8
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le 5 févr. 2017

Critique lue 507 fois

6 j'aime

Mawelle

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