Après « L’homme qui tua Lucky Luke », un deuxième album hommage sort pour fêter les soixante-dix ans de l’homme qui tire plus vite que son ombre. Cette fois-ci, c’est Bouzard qui s’en mêle pour apporter son humour absurde.
Dans cette histoire, Lucky Luke ne se sent pas bien car Jolly Jumper ne lui parle plus. Luke pense qu’il lui fait la gueule, sans trop savoir pourquoi. Au-delà de ça, le cowboy solitaire doit aller au pénitencier car l’un des Dalton a entamé une grève de la faim…
Bouzard met son humour absurde pour déconstruire l’œuvre de Lucky Luke. Ainsi on a droit à des blagues sur les accrocs aux brindilles, les vêtements des couleurs de Luke qui ne changent jamais. On a aussi des allusions à d’autres albums de la série… Le problème de ces ouvrages hommages et référencés, c’est qu’ils manquent de fond. Car on ne va pas se mentir, ce n’est pas très drôle tout ça. Les fans seront contents de voir des clins d’œil partout, mais la subtilité n’est pas là. Et quand il y a de bonnes idées, ça ne suit pas graphiquement.
Le point noir du bouquin reste le graphisme. Bouzard a un trait dynamique que j’apprécie, mais il fait le minimum ici. Les décors sont minimalistes et souvent moches. On dirait que la bande dessinée a été dessinée à la va-vite. Quelle déception ! Les tentatives d’ajouter un côté authentique avec la colorisation d’époque tombe à plat. Pour que cela fonctionne, il aurait fallu le faire d’un bout à l’autre, pas sur une case de temps en temps.
Peut-être que les fans de Bouzard y trouveront leur bonheur, mais « Jolly Jumper ne répond plus » n’a d’intérêt que pour les aficionados. Les clins d’œil appuyés, souvent lourd, en font un ouvrage franchement dispensable. Quant au graphisme, il pose question… J’avais été assez dur avec l’ouvrage de Matthieu Bonhomme. Finalement, il n’est pas si peu intéressant que ça…