Justice League : Crise d'Identité par Ninesisters

Identity Crisis commence par un choc, par la mort d'une femme qui, sans être une héroïne, avait reçu le titre de membre honoraire de la JLA (Loïs Lane elle-même n'a jamais eu cet honneur), d'une amie des plus grands héros, et de l'épouse du plus humain d'entre eux. L'émotion qui s'en suit est intense ; j'ai trouvé l'enterrement de Sue incroyablement émouvant, à travers les nombreux héros en deuil qui assistent à ses funérailles. Je n'avais jamais ressenti une telle tension dans un comics.
Après le deuil vient le temps des questions : qui a bien pu faire ça ? Les héros s'organisent pour trouver le coupable parmi tous leurs ennemis. Pour avoir réussi à déjouer toutes les technologies aliens mises en place par la JLA pour protéger une des leurs, cela ne peut être quelqu'un d'ordinaire. Pire, ces êtres invulnérables, invincibles, capables de parcourir des distances fabuleuses en un battement de cils, oui ces héros tout puissants ont peur ! Peur que cela arrive à leurs proches, peur d'avoir à surmonter la même douleur insupportable que celle de Elongated Man.
Mais dans l'ombre, 5 héros savent qui est l'assassin. Car ils partagent un secret dont les plus grands d'entre eux ignorent tout : quand certains volent d'une scène de crime à une autre, d'autres essayent de nettoyer, de préserver les identités du groupe, même si cela doit les conduire à commettre des actes répréhensibles.
Je considère, après lecture, ce run comme totalement indispensable pour plusieurs raisons : non seulement il bouleverse la vie de nombreux personnages clés de l'univers DC (je ne peux pas en dire plus dans cet article), mais à travers le passé expliqué par Green Arrow dans un face-à-face avec le nouveau Flash (nouveau depuis 1985 quand même), l'auteur met en lumière l'envers du décor, des événements passés désormais éclairés d'une manière nouvelle, audacieuse, et effrayante. Le tout s'achève par une fin surprenante et surréaliste, mais incroyablement marquante.
Il s'agit vraiment d'une crise d'identité : d'identité secrète, et de la nature même des héros. Il évoque des sujets qui, jusqu'à présent, avaient été soigneusement mis de côté mais que je n'ai pu m'empêcher de trouver d'une redoutable pertinence. Même si cette série est trop jeune (2004-2005) pour déjà compter parmi les œuvres majeures de cet univers, je considère qu'elle mérite amplement ce statut : elle a su me toucher profondément, et m'amener à réfléchir sur l'existence des héros, mais aussi sur la façon dont des personnages comme Batman et Superman sont perçus par les autres membres de la JLA.
Un run immanquable pour tout amateur de comics, même si ceux qui pourraient découvrir l'univers DC à travers lui risquent de se perdre parmi les très nombreux personnages secondaires rarement évoqués en dehors des comics.
Ninesisters
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le 6 mars 2012

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