Identity Crisis a été publié comme étant un renouveau chez DC. Une histoire qui ferait date et servirait de transition vers une nouvelle ère.
Si on peut penser que cet objectif a été atteint, une chose est sûre à mes yeux : cet ouvrage n'est clairement pas une réussite.
Pourquoi?
D'abord, l'histoire et la narration. Meltzer nous pond une intrigue bondée de retcons. On a donc une modification complète d'un ennemi des Teen Titans (des super héros ados, donc) qui devient un dangereux violeur. Classe. Rajoutons à cela des mensonges au sein de la JLA et des trahisons, rajoutons une dose de problème mentaux pour un personnage secondaire qui n'a rien demandé à personne et nous obtenons le saccage d'un des couples les plus touchants du DCU. Beau début.
Pour rajouter dans le pathos, Meltzer a joué sur une prolifération de bulles présentant chaque scène, et mettant l'accent sur le statut de chaque personnage. Un bon moyen d'alourdir une narration déjà pas bien folichone en essayant d'appuyer sur les sentiments.
D'ailleurs, si il n'y avait que cela... L'ensemble n'est pas particulièrement bien raconté de toute façon. Tout est très plan plan, rien ne remonte réellement le niveau. La faute à une histoire diluée jusqu'au ridicule twist final, sur un modèle déjà éprouvé par les scénaristes de Plus Belle La Vie.
Aux crayons, nous avons un Rags Morales peu inspiré qui, comble du comble, a décidé de se baser sur des célébrités pour l'ensemble des visages qu'il a dessiné dans cette saga. Le résultat est très artificiel, quand il n'est pas putassier (sérieusement, Ron Jeremy en Captain Boomerang?).
En plus de tout cela, deux choses sont encore impardonnables selon moi.
La première est la suite d'horreurs qui ont émaillé le DCU après cette histoire. Le plan était de faire un gros coup menant à un immense cross over, Infinite Crisis, résonance de Crisis on Infinite Earths. On a eu donc droit à d'autres séries et épisodes spéciaux affreux (mention spéciale à la mort de Ted Kord et l'identité de son meurtrier) jusqu'au fameux cross over tellement ridicule que je ne préfère pas en parler.
Et la deuxième, c'est cette horrible illustration de couverture. Sérieusement, Michael Turner? L'un des pires ramassis de l'horreur graphique que furent les 90's?