Après 11 numéros, et la conclusion de cette chasse au bébé dans l'espace, que peut-on dire de cette série qui s'annonçait comme une série de seconde zone, comme l'a pu l'être "Justice League of America" ?
Et bien, elle a la capacité de faire du tort à la série de Geoff Johns, qui elle, penche plus sur le côté action en multipliant les splash-page de Jason Fabok et la mise en scène à la série télé. Ici, on est plus dans l'univers de Lemire qui commence avec une mise en place d'une équipe très direct, un peu comme un dessin animé. On est pris dans l'action à tel point qu'on en oublie qu'ils ne se connaissent pas vraiment. Jeff Lemire prend en considération qu'ils se sont forcément croisés et accentue ce fait entre Stargirl et Martian Manhunter. La relation (non pas amoureuse) entre ces deux personnages étant la seul chose que l'on pouvait sauver de "Justice League of America".
On a pompé chez Marvel ?
Ca, je n'en suis pas sûr, mais j'ai eu un léger goût de déjà vu. C'est un mélange des Gardiens de la Galaxie (à l'ancienne, Bendis ayant tué les Gardiens depuis Marvel Now), et ce qu'a pu faire Rick Remender sur Uncanny X-Force qui est un véritable bijou, une de mes séries préférées, malheureusement terminée, mais dans un final exceptionnel.
On a ici un mixe de ces deux séries de la maison d'en face, par la quête spatiale, et la recherche d'un bébé/enfant d'une importance capitale, rappelant Apocalypse dans Uncanny X-Force. Je sais que ça peut paraître tiré par les cheveux, mais c'est un ressenti que j'ai eu. De plus, je n'ai pas trouvé ça gênant, bien au contraire, c'est un concentré d'idées que j'ai apprécié dans cette quête spatial.
Bouffée d'air frais
Le genre de série se situant dans l'espace et mettant en scène des menaces cosmique, est bien le genre de titre dont manquait l'univers DC (oui, Lobo, c'est clairement pas terrible, et j'ai du mal à considéré ça comme du "cosmique").
Je pense que c'est un titre qui ravira les (vieux ?) fans de la série Justice League International, je sens entre Green Arrow et Animal Man un début de complicité qui gagnerait à être développé, comme a pu l'être avec brio celle entre Booster Gold et Blue Beetle.
L'idée de mettre en avant des personnages de seconde zone comme Adam Strange, Martian Manhunter ou Stargirl, est une idée bien vieille, et qui a connu le plus souvent des échecs. On remarquera qu'ici, aucun personnage n'est là pour porter la série vers le haut, aucun n'a de réputation auprès du grand public, hormis Green Arrow que l'on ne voit au final que très peu. Son rôle étant étonnement de rappeler qu'ils ne sont que des humains, et cherchent leur place dans la bataille.
Vous avez dit disparus ?
Jeff Lemire réutilise (peut-être) des idées déjà vues, mais efficaces, cependant, il y a une chose que je trouve remarquable. Il réutilise les personnages dont la série s'est arrêté pour leur donner une fin digne de ce nom. Cela est valable pour Captain Atom, la Légion,... Il clôt leurs aventures, le fil rouge de leurs séries. C'est incroyable ! Justice League United est un lien entre toutes ces séries. Comme un remerciement, une pensée pour tous les lecteurs des séries qui se sont malheureusement arrêtées.
Et ça, c'est très fort.
Mike McKone, ne me quitte plus
Mike McKone est mon second gros coup de coeur bluffant qui a fait que j'ai aimé les comics. Je l'ai connu sur Teen Titans, et je ne l'ai plus jamais revu dessiner aussi bien. Mais je retrouve espoir, son style tend vers ce niveau de qualité que j'ai pu lire il y a 9 ans. Parti chez Marvel, en tant que dessinateur de seconde zone, je l'ai perdu, mais je l'ai retrouvé ! Et bordel, ce que c'est beau ! Dommage qu'il ne reste pas plus longtemps que les 4 premiers numéros (enfin, 5 en comptant le numéro 0).
Il est par la suite remplacé pour (Dieu merci) un seul numéro par l'immonde Timothy Green. Je ne saurais même pas dire s'il s'agit d'un style caricaturale, mais je peux voir dire qu'il déforme les visages comme personne. Je n'ai jamais été aussi près de vomir devant le visage de Supergirl.
Mais heureusement, pour l'Annual qui fait suite à ce numéro, et la suite de la série jusqu'à maintenant, le poste est occupé par Neil Edwards pour qui j'ai eu un coup de coeur, un véritable voyage dans le temps vers les belles années 2007/2008. Je n'ai rien à dire, ni à reproché, si ce n'est que c'est un très bon dessinateur. Loin d'avoir un style à lui, mais ce fait d'avoir réussi à me redonner cette sensation qu'aucun autre dessinateur ou scénariste a su me donner, je le trouve fabuleux.
Bref, Justice League United, c'est peut-être la Justice League basée au Canada, mais c'est puissant !