Takehiko Inoue, avant de nous présenter Slam Dunk, Vagabon et Real, fit ses débuts avec Kaede Purple. Sa première oeuvre, un one-shot d'une trentaine de page, portant sur le basket, son sport indéniablement favori.
Ce qu'on peut remarquer, dès la première page, est la ressemblance avec Slam Dunk, au niveau des personnages et des mises en scènes. Car, dès le début, on voit Akagi (oui oui, Akagi garçon) dire à une fille qu'il l'aime... avant de se faire rejeter. Pas pour la 50ème fois de suite, (mal)heureusement. Et c'est, par des circonstances assez étranges, qu'il décide par la suite de provoquer Rukawa en duel lors d'un match de basket.
Cette première oeuvre d'Inoue n'est clairement pas sa meilleure, loin de là. Même de grands auteurs peuvent mal commencer avant de dévoiler leur vrai potentiel. Rare sont d'ailleurs ceux réussissant du premier coup. Car Kaede Purple, pour ne pas dire mauvais, est plutôt mal géré.
En trente pages, on n'a pas le temps de construire une vraie histoire. Essayez de résumer La Bible en une phrase, à moins de la surcharger, vous n'y arriverez pas. Mais cela n'empêche pas une intrigue d'avoir de bonnes bases, compréhensibles, et crédibles. Dans Kaede Purple, il est des fois assez difficile de comprendre les personnages, leur motivation ou même leurs pensées. Les événements nous paraissent flous, et certains déplacements incompréhensibles.
Je ne dis pas que c'est complexe - au contraire, même le plus simple d'esprit pourrait comprendre, du moins aussi bien que moi. Mais un manque d'informations rend la lecture plus trouée, en quelque sorte.
Dans sa première oeuvre, Inoue esseya d'y intégrer de l'humour. Le même type qu'on retrouvera plus tard dans Slam Dunk. Un humour assez bête, puéril, exagéré, un humour japonais. Malheureusement, il n'est... pas drôle. Les vagues blagues que l'on peut retrouver sont déplacées et hors contexte. L'effet produit n'est pas le même que dans Slam Dunk, sans doute dû au manque d'informations. On rit, mais sans rire.
Est-ce que le talent est inné ? Bonne question. En tout cas, en art, tout me s'apprend pas en un claquement de doigts. Que ce soit la musique ou la cuisine, faut une période d'apprentissage.
Les graphismes de Kaede Purple sont relativement mauvais. Ils ressemblent légèrement à du Tezuka (bon je ne l'insulte pas, mais je ne peux nier que j'ai vu mieux, niveau dessins), on est pas à la hauteur de ses autres oeuvres. La représentation des corps est assez vide, les détails manquent, le trait est trop épais, et on a un très léger manque de visibilité. Les cases ne comportent que les personnages. Le fond reste blanc et le décor presque inexistant.
Malgré ça, l'action est tout de même bien mise en avant, et au final on ressent tout de même le trait d'Inoue dans le match de la fin. Outre certains passages que j'ai trouvé assez maladroits, ça reste prenant, captivant et palpitant.
Je n'arrête pas de répéter Slam Dunk depuis tout à l'heure. Car, au risque de me répéter et vous dire une lapalissade, Slam Dunk ressemble par bien des points à ce one-shot.
Je considère d'ailleurs que l'arc Mitsui est une référence à ce one-shot, dans lequel on peut retrouver certains dialogues où certaines actions. Là où il déplaît à certains, à moi, il m'a plu.
Ahh... y'a quand même beaucoup à dire pour un one-shot de 30 pages...
Pour finir, la fin, la résolution plutôt, est beaucoup trop simple et pas crédible. En trois pages, l'histoire se termine, et hop plus rien. Fini.
Avec tout de même certaines scènes prenantes juste avant, ça perturbe, la rapidité prise pour finir cette oeuvre. Du coup, le climax est inexistant, et la fin reste décevante.
Bref. Kaede Purple, ce fut une lecture rapide. 30 pages, rien de bien compliqué, une ressemblance à Slam Dunk - désolé je rabâche - que je considère comme référence, et nonobstant certains détails comme les graphismes ou l'humour, ça reste du Inoue. Pas du bon Inoue, pas (bon, objectivement, si) du mauvais non plus.
Lisez, c'est assez enrichissant.
Fun : 5/10