Le prochain blockbuster de l’automne
Depuis Wanted, Hollywood ne cesse d’adapter les histoires écrites par Mark Millar car elles produisent généralement des succès, voir même des hits. L’adaptation des Avengers s’est largement inspiré de son run avec Bryan Hitch sur The Ultimates (ce sont les deux auteurs qui avaient imaginés Samuel L. Jackson en Nick Fury bien avant l’apparition du personnage à la fin d’Iron Man), il a été consultant sur l’adaptation de Iron Man et Kick Ass a tellement cartonné qu’une deuxième film a été réalisé! C’est donc sans aucune surprise qu’une adaptation de The Secret Service : Kingsman par Matthew Vaughn, réalisateur de Kick Ass (et déjà co-scénariste du comics), va bientôt arrivé avec Mark Hamill, Samuel L. Jackson, Colin Firth et Michael Cain. Malheureusement, le scénario l’est aussi.
La vie de Gary, un adolescent anglais banal, se résume à trainer avec ses potes et à jouer à des jeux vidéos afin d’oublier son beau père violent et sa vie dans un HLM où il habite avec sa mère et son jeune frère. Seul son oncle semble avoir réussi dans la vie avec son travail dans l’administration anglaise, mais quand Gary se retrouve une nouvelle fois arrêté par la police pour avoir volé une voiture, ce dernier va venir à son secours et lui offrir de devenir comme lui un espion dans les services secrets de sa majesté.
En résumé, si vous remplacez les mots super vilains par services secrets, vous obtenez le même scénario que Wanted. L’autre différence est que l’histoire ne se passe pas aux Etats-Unis mais dans la banlieue anglaise. En résumé, si Mark Millar avait voulu créer une nouvelle controverse comme avant la sortie de Wanted quand il avait prétendu qu’Eminem était pressentis dans le rôle principal, il aurait choisis de parler de Mike Skinner de The Street.
Millar a toutefois beaucoup d’affection pour l’Angleterre et écrit ici une lettre d’amour à la tradition britannique de l’agent secret tout puissant. Malheureusement, cette aude s’accompagne des clichés du genre avec une absence quasi total de personnages féminins (à l’exception de la mère du héros, assujetis à un compagnon violent) et une affirmation du héros à partir du moment où il embrasse le code de conduite de l’angleterre traditionnel dans tout son machisme et son aristocratie.
Kingsman se laisse toutefois lire plutôt bien. Les auteurs sont tout à fait compétent pour écrire un scénario cohérent avec des planches de qualité de Dave Gibbons. Bien entendu, on est très loin d’un Watchmen autant en terme de narration, de sous texte ou de composition, mais l’artiste dessine toujours bien. Les émotions des personnages sont très bien charactérisés et les scènes d’actions sont dynamiques et jouissives. On ne ressent en revanche rien pour ces personnages réduient à des clichés et dont les relations sont stéréotypés au possible. Le femme est soumise, le héros est maladroit, l’oncle est cool, les méchants sont pathétiques. Ni Millar, ni Vaughn et ni Gibbons n’ont cherchés à creuser quoi que ce soit. Kingsman est de toute évidence un scénario de blockbuster réalisé en comics afin d’attirer l’attention d’investisseur potentiel. Il y a donc de fortes chances que les acteurs employés pour l’adaptation fassent un bien meilleur travail que les auteurs originaux pour donner de la vie à leur création. Ne vous attendez donc pas à grand chose et vous ne serez pas déçus.