Quitter la campagne pour la ville, la nature pour le béton ce n’est pas toujours facile mais Abélard est heureux puisque son papa lui a dit qu’il allait emménager dans une tour. Aussitôt il imagine un château à créneaux, une tour de gué bref l’univers de la chevalerie le fait rêver. Mais la réalité est tout autre lorsqu’il arrive au pied de son immense tour et qu’il lui faut monter les 82 étages à pied car l’ascenseur est en panne, il lui faudra faire fasse à des cages d’escalier sombres et peu engageantes. Heureusement il fait une rencontre qui va lui donner du baume au cœur en la personne d’Héloïse une petite fille de son âge, joueuse, pour qui la tour n’a plus aucun secret. Très vite Héloïse l’emmènera sur le toit à la rencontre de son plus grand ami, un gigantesque gorille qui n’est pas sans nous rappeler le fameux King-Kong du film de Merian C.Cooper. A la maison nous avons beaucoup aimé cette BD pour le côté chevaleresque d’Abélard et celui résolument moderne d’Héloïse, c’est tout le monde de l’imaginaire qui est fantasmé. On sort du cadre conventionnel de la BD qui s’inscrit dans des cases, au contraire les dessins n’ont d’autres limites que celles du dessin lui-même. Toute les bulles de textes sont colorisées ce qui permets de les repérer avec facilité. Le trait de Yann est vif et plein d’énergie, il ne fait pas dans la précision et nous avons passé longtemps à regarder son personnage du gorille avec son pelage fait à grand coup de fusain noir ce qui lui donne une belle densité. Mon premier éclat de rire à eu lieu page 18 d’ailleurs je la partage avec vous car je trouve qu’elle retrace tout à fait l’ambiance amoureuse du livre, Abélard ne cherchant qu’à sauver sa mie du dragon, alors que celle-ci rêve déjà de lui trancher le crâne. Une belle réussite pour cette BD et j’ai bien envie de suivre les aventures d’Abélard et d’Héloïse puisqu’il s’agit d’un tome 1. Il faut dire que le texte et les traits d’humour de Vincent Villeminot participent grandement au plaisir de lire. Bonne lecture.