Cyril Pedrosa est un auteur qu'il faut suivre. Connu principalement pour son "Portugal", il revient en cette fin d'année 2018 avec un récit médiéval haut en couleur.
Ouvrir l'âge d'or, c'est se prendre une petite claque graphique dans la tronche. Pedrosa a fait un travail sur la couleur assez incroyable. En effet, tous les traits du dessinateur sont mis en couleur afin qu'ils correspondent aux aplats de la scène illustrée. Cette technique donne une illusion de tapisserie assez saisissante plongeant instantanément le lecteur dans l'univers médiéval du récit.
Mais ce n'est pas tout ! Les planches sont aussi de vibrants hommages à l'art du Moyen-âge. Au lieu de découper les actions en plusieurs cases, l'auteur préfère faire évoluer les personnages dans une même case, comme on peut le voir dans certaines enluminures médiévales. L'idée est très bonne et donne du dynamisme à des phases de dialogues qui se limiteraient normalement à des champs/ contrechamps rigides et assommants.
Certaines doubles pages de paysages font quant à elles écho à certains tableaux de Brueghel.
Bref, Cyril Pedrosa utilise tout son savoir faire afin de livrer un album très beau à parcourir.
Au niveau de l'intrigue, le tout commence de façon assez classique. Une héritière au trône se voit trahie et écartée du trône et se voit contrainte de fuir. C'est par la suite que l'âge d'or tire son épingle du jeu. En effet, le système féodal est remis en question par de nombreux personnages au fur et à mesure de la lecture. Se mêle donc à l'histoire de trahison, une ébauche d'utopie médiévale rendant le tout assez original. Et pour achever de séduire le lecteur, une petite pointe de mysticisme concernant le destin de l'héroïne laissant en haleine le lecteur. Car oui ! Ce n'est que le premier tome d'un dyptique !
Alors vivement la suite ! (Qui n'arrivera malheureusement pas avant deux ans d'après l'auteur).
Critique publiée sur https://labullegraphique.wordpress.com