Julien neel, l'auteur qui n'aimait pas ses lecteurs.
Cet album est un cas d'école.
Celui de l'auteur qui, après avoir initié une série remarquable d'intelligence, fraîche, neuve dans l'esprit comme dans la forme, plante ses lecteurs pendant 3 ans et les remercie de leur attente avec... un machin.
Déjà, dès les premières planches en prépublication, on sentait poindre la déception chez le lecteur: le graphisme avait changé et pas que en bien, et cette histoire chelou de cristaux... bref, on attendait de voir sur pièce.
Pour ma part, j'avais assez confiance en l'auteur, qui avait su nous surprendre en faisant prendre des tournants inattendus à son récit. Je me suis dit "bon, cette histoire de cristaux, il va certainement en faire quelque chose d'intéressant".
Ahhhh qu'on est naïf parfois.
Cet album est une purge et m'est tombé des mains, littéralement (en fait, je l'ai balancé par terre, dégoutté d'avoir dépensé 10 brouzoufs pour ça).
C'est grotesque du début à la fin avec une constance assez stupéfiante. Il y a bien une ou deux planches à sauver, mais il faut faire preuve d'une sacrée indulgence.
Les personnages sont devenus soit des idiots qui méritent des gifles, soit des philosophes à la petite semaine, qui méritent des gifles aussi.
L'histoire ? ben y'en à pas, c'est simple, et le dessin de certaines planches, pas toutes dieu merci, est indigne,difforme et à peine esquissé.
On sent le mec concerné qui a profité de ses trois ans pour fignoler le travail.
En clair, c'est du bon foutage de gue**e dans les grandes largeurs. "Vous avez aimé lou, la critique était unanime, j'ai eu deux prix à angoulème ? Je m'en tape, je vais vous arnaquer en vous faisant miroiter une suite à une série que vous aimez et en fait, je vais vous infliger mes délires nihilistes de j'm'en foutiste patenté, et vous allez en baver."
J'ai honte de m'y être fait prendre. L'éditeur aussi devrait avoir honte d'oser sortir un truc pareil en librairie. Je serais le patron de chez glénat, je lui aurais mis son album dans la tronche, à mr neel.
Maintenant que j'ai souffert le martyr à la lecture de ce sabotage, j'hésite entre deux possibilités: Soit renvoyer l'album à l'éditeur avec une lettre d'insulte, soit m'en servir pour allumer ma cheminée. Je sais pas ce qui me soulagera le plus.