Depuis Pyong Yang de Guy Delisle, j'avais une sorte de fascination amusée pour la Corée du Nord, cette improbable dictature, avec ses chants obligatoires, le portrait de ses dirigeants sur tout les murs, sa propagande complètement abusée et extraordinairement foutraque.
Du coup, j'ai bouquiné L'Anniversaire de Kim Jong Il en me disant "tiens, la vie d'un petit coréen du Nord, ça peut se lire. Et effectivement, la bd commence là dessus : de la vie lorsqu'on est gamin et endoctriné, qu'on est persuadé que c'est trop bien d'être soldat, qu'on garde l'école municipale contre une attaque surprise des Américains et qu'on s'échange des bds improbables sur des soldats tous plus héroïques les uns que les autres.
Sauf qu'une dictature, ça comporte des tonnes de choses bien pire que d'être gouverné par des mégalos : ça commence avec une famine qui laisse la famille du protagoniste puis à mi-chemin il y a la fuite vers la Chine et la déportation dans un camp. Et là, ça rigole plus. Du tout.
Autant dire qu'il faut avoir le moral pour parcourir cette bd qui est aussi un récit sur à quel point les réfugiés en chient. On peut se dire que bon la Corée du Nord s'est un peu ouverte avec le temps, et que suite à la réinjection d'argent par la Chine, le pays y est bien moins misérable qu'avant... par contre, en ce qui concerne les déportations. Argh !