Cette espèce de space opera – de space western ? – qui serait le chef-d’œuvre d’un auteur de bande dessinée lambda devient quelque chose de quelconque dans la bibliographie de Mœbius. Il y a le bestiaire fabuleux qu’on connaît chez Mœbius, l’inventivité visuelle qui a du cran qu’on connaît chez Mœbius, la mise en couleur parfois diabolique qu’on connaît chez Mœbius, l’humour assez reconnaissable qu’on connaît chez Mœbius, les paysages de western qu’on connaît chez Mœbius et chez Giraud… Il faut aussi admettre qu’il est intrigant, ce héros solitaire au nom de famille variable.
Et je m’arrête à intrigant : pas incroyablement riche, pas passionnant, pas même prenant. Est-ce à cause de dialogues parfois envahissants et / ou ratés ? Est-ce parce qu’il y a soit trop d’arrière-plan (au sens figuré, hein) pour qu’on puisse rêver, soit pas assez pour qu’on puisse l’explorer ? Et si on avait eu une suite, ce volume qui laisse beaucoup d’éléments en plan aurait-il trouvé sa justification, voire pris son essor, dans le(s) suivant(s) ?
On peut toujours attendre de savoir, l’auteur est parti avec ce qu’il avait derrière la tête.