L'Arpenteur - Le Transperceneige, tome 2 par AntoineRA
Quinze après la publication du premier tome du Transperceneige, Jean-Marc Rochette, délesté du chef penseur du projet Lob, malheureusement décédé en 1990, fait équipe avec Benjamin Legrand, pour mettre sur rails une nouvelle histoire de ce train bravant glace et neige, dernier rempart de l'humanité.
Mais, dès le début, ce deuxième tome surprend par sa différence avec le premier, dont on n'arrive guère à saisir le lien les reliant, si ce n'est le lieu de l'action : un train lancé sur une terre morte et givrée.On s'attendait même à revoir le protagoniste, Proloff, et sa nouvelle condition révélée dans les ultimes pages du tome précédent, mais non, ce sont des personnes bien différentes qui nous sont présentées. Comme dans la "vraie vie", quinze ans se sont écoulés dans ce monde hostile, et pourtant, l'intrigue va suivre un cheminement presque similaire : un homme quelconque va remonter le train des derniers wagons jusqu'à locomotive et en découvrir ses secrets. Sur moins de pages toutefois, et l'optique science-fiction davantage prononcée, dans une registre plutôt similaire à Alien sur les phases d'explorations en scaphandre, alors que le tome initial était plus concentré sur l'aspect socio-politique des passagers.
Une approche quelque peu différente donc, qui permet d'entretenir un certain mystère, tout en continuant d'attiser la curiosité. Et pour cela, on retrouve la patte de Rochette qui a bien changé en l'espace de ces années. Son dessin prend des tournures plus crayonnées, jouant avec les lumières et les ombres, ce qui permet bien mieux rendre justice à cet univers cauchemardesque et éthérée. En effet, ce côté un peu fantomatique dans les traits est plus judicieux, et galvanise cette autre réalité. Pareillement, ses mises en scène sont plutôt bien étudiées et donnent de la pertinence au récit.
Si le premier tome reste culte, on découvre, dans ce second volet, des évènements redoutables d'inventivité et des plus intéressants qui peuvent s'avérer indispensables à la création cinématographique du monde post-apocalyptique de cette œuvre de science-fiction, et surtout offrir des visuels marquants en prime d'un fond assez mystérieux.