Aurora West, une héroïne haut de gamme de Paul Pope

Critiques et extraits: https://branchesculture.wordpress.com/2015/06/30/critique-ascension-aurora-west-battling-boy-pope-petty-rubin/


L’Ascension d’Aurora West vient de sortir chez Dargaud. Issu de l’univers Battling Boy – tout en en étant totalement indépendant – né de l’imagination du pape Paul Pope (qui, à 45 ans, accumule déjà quelques Eisner Awards et a quand même scénarisé des Batman), Aurora West voit le scénariste JT Petty et David Rubín se joindre à l’aventure. Avec toujours l’audace et la virtuosité des maîtres.


Aurora West aurait pu être une jeune fille comme toutes les autres, brillante dans ses études, appliquée et studieuse, bien encadrée. Pourtant, elle ne l’est pas le moins du monde, enfin pas que, puisqu’elle est la fille d’Haggard West, protecteur d’Acropolis en tant que chasseur de monstres et héros scientifique. Le même qui, alors qu’il commençait à prendre la grosse tête, a perdu sa femme (et maman d’Aurora), dans des circonstances tragiques puisqu’assassinée par un monstre, il y a plusieurs années.


Et alors qu’Haggard a bien failli ne jamais réchapper de sa quête de vengeance, voilà qu’Aurora est éveillée à cette soif, non pas de vengeance, mais de compréhension du mystère qui entoure la mort de sa maman. Juste au moment où les monstres Medula et Sadisto s’allient dans un plan démoniaque. De nuits de furie avec son père en recherches bibliothécaires et de combats dantesques en souvenirs d’enfance, Aurora va peu à peu approcher la vérité.


Véritable bombe atomique que ce premier tome centré autour du personnage d’Aurora West. Entre manga et bande dessinée franco-belge (pas si loin de Chaland, par moment) dans le dessin, et avec une grande dose d’esprit « comics », cette série dérivée fait plus que le boulot et réussit à imposer son identité avec des thèmes ingénieusement recyclés: la mort d’un être proche, l’association de méchants et les aventures d’un père et sa fille (sur un autre versant que la relation de Big Daddy et Hit Girl dans Kick Ass)… Paul Pope (aidé par J.T. Petty, scénariste des jeux vidéos de référence Splinter Cell et Outlast et réalisateur de divers films d’horreur comme The Burrower) aligne les éléments de son intrigue tel un maître, redoutable et efficace.


La virtuosité déjantée de David Rubín (Le héros, Beowulf) fait le reste, implacable de fougue et de rage, sans aucun répit. Et noir, blanc et gris utilisés lui sied plutôt bien pour donner une ambiance poisseuse et noire chère aux héros du XXIème siècle. Le tout en dosant autant action, que psychologie des personnages et en gardant une certaine obscurité autour de ces méchants atrocement laids. Bref, c’est du haut de gamme, une nouvelle ligne de prestige dans les bibliographies de Pope et Rubìn et un sérieux fait d’arme pour le « petit nouveau » dans le monde de la BD, J.T. Petty.

Alexis_Seny
9
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Créée

le 1 juil. 2015

Critique lue 209 fois

Alexis Seny

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