La plupart des gens sont des poulets
La première chose qui nous frappe c'est l'impression d'un énorme travail de mise en forme et d'une forte recherche de création de codes stylistiques inspirés et plutôt originaux.
Le dessin parait à la fois riche et fortement " minimalisé ", on a l'impression de voir une suite de très belles linogravures alors qu'il n'en est rien.
La narration est souvent dans l'emphase - voire presque parfois dans le lyrisme - ce qui donne un certain charme à l'ensemble, pourrait-on dire.
L'histoire en elle même est tellement dure que le dessin caricatural parvient à quelques occasions à la tourner en dérision et à faire respirer le lecteur qui s'accroche à ce qu'il reçoit comme une suite d'hyperboles.
C'est un exercice très difficile que de conter une telle chose - si forte et si personnelle - en bande dessinée (à cause de la nécessite évidente de résumer drastiquement des faits tels que ceux-ci), et David B. s'en sort avec brio.
Il y a quelques éléments comiques qui peuvent facilement nous arracher quelques rires (cf : la prophétie de l'ainé dans le dernier tome, la théorie sur les poulets... ) et nous permettent de ne pas décrocher.
Il est aussi important de noter un conséquent travail de recherches vis à vis des différents " mouvements " explorés par la famille.
pour résumer on rentre facilement dans ces volumes, on a envie de les enchaîner d'une traite, c'est fort, beau, drôle, assez triste et vraiment bien mis en forme.
Cependant pour moi il y a un petit quelque chose qui cloche, je crois que l'histoire aurait été plus prenante si l'auteur avait pris sur lui pour faire plus sobre. Après, c'est subjectif.
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